Equipements de production : l’activité peine à se relancer en France

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Industries Par Jérôme MEYRAND Publié le  08/06/2020
Equipements de production : l’activité peine à se relancer en France
Le Symop propose chaque trimestre un point de conjoncture des fournisseurs des biens d’équipements de production.


Au premier trimestre, la France vit ses premières heures d’une crise sanitaire liée au nouveau coronavirus dont on ignore encore les conséquences sur notre économie, les ventes d’équipements de production accusent une contraction globale de 1,4% et de 2,3% sur le marché domestique, selon l’enquête de conjoncture du Symop. « Cette baisse est somme toute légère et imputable aux quinze jours de confinement durant lesquels le niveau d’activité a chuté de 60 % », note l’organisation professionnelle des créateurs de solutions industrielles. Sur le front des exportations, les ventes ont dégringolé de 3,4%, « impactées par la crise sanitaire qui a empêché les livraisons de machines », note le Symop.

Plus de la moitié des participants à l’enquête du Symop disent avoir enregistré, entre janvier et mars, une hausse ou stabilité de leurs entrées de commandes, tandis que 25% ont connu une baisse de l’ordre de 5%. Le ralentissement de l’activité en France a été davantage ressenti par les fournisseurs de machines de production. Et pour une grande majorité des sondés (76%), les carnets de commandes restent inférieurs à la normale. « Il faut préciser que l’enquête ayant été menée sur avril, les réponses anticipent sans doute les futures répercussions du confinement sur l’activité des clients et leur niveau de leur trésorerie », indique le Symop. Sachant que les membres du syndicat paraissent fortement préoccupés par cette altération du marché, y compris pendant l’été, et ce, « malgré les aides gouvernementales mises en place ».

Les consultations déclinent

D’autant plus que la pandémie de Covid-19 a mis un grand désordre, empêchant notamment « la livraison des machines, pour des problèmes de transport ou de logistique, la maintenance sur site pour cause de fermeture des entreprises ou d’accès interdit par les clients pour raisons sanitaires, les consultations clients par manque d’hôtels ». Ce qui fait craindre, dans les rangs du Symop, que « l’activité des prochaines semaines sera indiscutablement très perturbée ».

Autre indicateur, celui de la charge des bureaux d’étude et du nombre de consultations qui a décliné au premier trimestre pour 58% des répondants. « Et sur avril, les fournisseurs ont enregistré des suspensions temporaires de commandes, des reports de projets en cours d’étude, et même des annulations fermes », commente le syndicat de la rue Louis-Blanc à Courbevoie (Hautes-Seine).

Pour le deuxième trimestre, une « forte chute » des entrées de commandes est attendue, de l’ordre de -13% sur le marché domestique, y compris sur le troisième trimestre, « traditionnellement bas en raison des congés », où 51% des participants prévoient une chute de plus de 20% des commandes. « Ce sera le cas pour les machines-outils où la chute des ventes est estimée à 30% sur l’ensemble de l’année par rapport à 2019, avec des contractions temporaires pouvant atteindre 50% », analyse le Symop, qui ajoute que cette tendance serait partagée par tous les pays européens.

Difficultés liées à l’automobile

Chez les roboticiens, la décrue est notable. Entre janvier et mars, l’activité a subi une forte contraction (-10%), très impactée par les difficultés de l’automobile. « Les commandes ont marqué le pas également, en baisse de 7% sur le trimestre, avec un carnet de commandes d’un niveau inférieur à la normale conséquence d’une baisse sensible des consultations », commente Catherine Bruzaud, responsable du service économie au Symop.

En revanche, les fournisseurs de consommables pour machines, de matériels de mesure, de produits de soudage disent avoir conservé une activité « tout à fait satisfaisante » en janvier et février, avant de subir l’effet de la pandémie. Si le niveau des entrées de commandes est resté correct, ils n’anticipent pas de reprise de leur activité avant septembre.

Depuis que la population est confinée à domicile, le Symop a mis en place un baromètre, « afin de suivre les entreprises face à la crise économique qui se profilait », réactualisé tous les quinze jours. « L’étude des séquences successives montre qu’à fin mars, le niveau d’activité des entreprises adhérentes a chuté de 55% avec la fermeture des services au sein des entreprises », a pu observer le syndicat, membre de la Fédération des industries mécaniques. Et d’ajouter que ce niveau remontait depuis début mai chez les fournisseurs de biens d’équipements (58% à mi-mai).

« Une reprise lente »

Aujourd’hui, le Symop constate « une reprise lente » avec 50% du personnel occupé en fabrication. Les commerciaux semblent avoir retrouvé une activité un peu plus soutenue, puisque le baromètre montre que le taux de commerciaux en activité passe de 38% à 60%. « Pendant toute la période, les relations commerciales étaient difficiles à mettre en oeuvre du fait des déplacements interdits, de l’absence de l’hôtellerie et de la restauration pour les grands déplacements », indique Mme Bruzaud.

Le SAV et la maintenance de machines ont été également en souffrance pendant le confinement : fermetures des sites, interdiction de pénétrer dans les ateliers par mesures sanitaires, manques de structures hôtelières ont rendus les déplacements impossibles, rappelle le Symop, qui a relevé dans son enquête que seuls 26% des salariés travaillaient en début de crise, contre 56% aujourd’hui.

Recours au télétravail

Bien sûr, les mesures de chômage partiel ont été utilisées aux premières heures de la crise sanitaire, en tout cas pour 36% des salariés, après des demandes de prise de congés ou RTT. Sans surprise, beaucoup ont eu recours au télétravail : au plus fort de la crise, il a atteint 75% des salariés. Fin mai, le taux est descendu à 14% de salariés, alors qu’aucun licenciement n’a été préparé sur la période, les industriels connaissant la difficulté à recruter, fait-on savoir au Symop.

Début avril, la contraction des commandes passe de -53 % à -67% fin avril, et restent toujours inférieures de 50% début mai. De même pour les facturations, lesquelles accusent des baisses importantes, passant du mois de mars à mai, respectivement de -46% à -58%, « car l’appauvrissement du carnet de commandes ne fait que réduire les futures facturations ». Et de conclure que sur l’ensemble de l’année 2020, les industriels interrogés par le Symop envisageaient une chute de 26% de leur chiffre d’affaires budgété sur cette période.

Equipements de production : l’activité peine à se relancer en France
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.

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