Le futur du vélo passerait-il par le bois ?

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Industries Par Jérôme MEYRAND Publié le  24/12/2024
Le futur du vélo passerait-il par le bois ?
Vélo de course en bois et fibres, fabriqué à La Rochelle (Charente-Maritime)

Fabriqués en France avec des centres d’usinage numérique et des techniques inspirées du nautisme, les vélos en bois et fibres des Ateliers Gonnel redéfinissent les standards du cyclisme. Une prouesse technique et écologique.


Les Ateliers Gonnel, une jeune entreprise fondée en 2022 à La Rochelle (Charente-Maritime) s’est inspirée des technologies du nautisme et de son savoir-faire artisanal pour fabriquer ses vélos… en bois et fibres (lin ou carbone). Grâce à une conception mêlant bois (peuplier ou frêne) et fibres structurelles, Les Ateliers Gonnel exploitent une technologie appelée le « mille-feuilles ». Cette méthode consiste à superposer des lamelles de bois et des couches de fibres, créant ainsi un cadre alliant souplesse et rigidité, décrit cette jeune entreprise écoresponsable.

Pourquoi mêler ces deux matériaux ? Benjamin Boissier, cofondateur et spécialiste des matériaux composites, a réussi à allier « la capacité de filtration du bois pour plus de confort et la rigidité de la fibre pour optimiser le rendement ». Cette approche a permis de produire un cadre 100 % français, pesant seulement 1,6 kg pour le modèle route. On apprend que ces vélos ont été mis à rude épreuve lors d’événements prestigieux comme le Paris-Brest-Paris ou encore le Paris-Roubaix Challenge.

La fabrication des cadres s’appuie sur des centres d’usinage numérique guidés par des modèles 3D. Ces machines découpent avec précision les pièces en bois avant de les assembler sous vide dans des moules. Les finitions, quant à elles, sont réalisées à la main par des artisans, « garantissant une qualité irréprochable », affirme le fabricant.

Des matériaux locaux et écoresponsables

Les Ateliers Gonnel s’engagent à minimiser leur empreinte écologique. Le bois provient du marais poitevin, la fibre de lin de Haute-Normandie, et la résine utilisée est biosourcée à 56 %. Pour l’entreprise rochelaise, cette démarche s’inscrit dans une volonté de produire des vélos à faible impact environnemental. Le modèle route, baptisé Alliage, se compose à 75 % de bois de peuplier et à 25 % de fibres de carbone, pour un poids total de 8 à 9,5 kg selon les configurations, tandis que l’Embrun (gravel ou vélo au caractère sportif) utilise du bois de frêne et des fibres de lin, affichant un poids de 9,5 à 11 kg.

Depuis le lancement de la production en série au printemps 2024, Les Ateliers Gonnel sortent trois à quatre vélos par mois et affichent un carnet de commandes rempli jusqu’en mars 2025. La start-up prévoit une capacité de production de 250 vélos par an d’ici à 2027.

Vélo Les Ateliers Gonnel, vue de détail.

Vélo Les Ateliers Gonnel, vue de détail.

Le futur du vélo passerait-il par le bois ?
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.
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