Appel au public : sauver la Fonderie de Bretagne par le crowdfunding
Confrontée à de lourdes pertes financières et à la menace de 350 suppressions d'emplois, la Fonderie de Bretagne se tourne vers le financement participatif. Objectif : mobiliser l'opinion publique et récolter 1,5 million d'euros pour soutenir un plan de reprise orchestré par la société allemande Private Assets, en s'appuyant sur le financement participatif et une stratégie de reprise industrielle. Une opération clé pour garantir l’avenir de cette usine historique bretonne.
On l’a appris, vendredi 20 décembre, mais le ministère de l’Industrie a annoncé qu’aucun accord n’a pu être conclu entre la Fonderie de Bretagne (FDB) et le fonds d’investissement allemand Private Assets, en raison de la décision du groupe Renault de ne pas valider les termes de ce projet de reprise. Une « décision inique », a fait savoir l’entreprise basée à Caudan, au sud du Morbihan, dans un communiqué publié vendredi.
Private Assets avait proposé au constructeur automobile français, dont dépendait la survie de la fonderie, la prise en charge des 2,9 millions d’euros restant à 50-50 entre Private Assets et Renault et l’engagement du constructeur de ne pas modifier les parts de marché ni les prix sur les pièces aujourd’hui affectées à FDB de 2025 à 2027.
Retour sur cette opération de la dernière chance. Pour sauver son savoir-faire et son outil industriel, la Fonderie de Bretagne avait lancé, le 10 décembre, une opération de financement participatif. Alors que 350 emplois sont menacés. Une opération qui venait en appui d’un plan de financement du projet de reprise par la société allemande Private Assets.
En effet, depuis juillet 2024, la Fonderie de Bretagne, qui accuse de lourdes pertes financières, a identifié comme nouvel actionnaire potentiel, Private Assets, afin de « finaliser son redressement et de revenir à l’équilibre en 2027 », espère l’entreprise. La société d’investissement spécialisée dans les entreprises en difficulté de Hambourg possède plusieurs fonderies en Allemagne et Espagne. Selon la PME bretonne, Private Assets transfèrerait « dans des délais très brefs » 11 000 tonnes par an de productions nouvelles à FDB, soit plus d’un quart de la production annuelle cible. « Ces nouveaux volumes permettront de sortir rapidement de la dépendance commerciale envers le secteur de l’automobile en général et Renault Group en particulier », ajoute la Fonderie de Bretagne, dans un communiqué.
Les salariés pourront devenir actionnaires
L’opération de financement participatif, menée sur la plateforme Ulule permettra, selon FDB, de « susciter un soutien massif dans l’opinion publique », de « récolter des fonds qui seront tous affectés au sauvetage de l’entreprise » visant à boucler le financement du projet. Cette campagne de crowdfunding offrira la possibilité pour les salariés de devenir actionnaires de leur entreprise, à travers la création d’un holding, qui leur appartiendra afin de « récolter les contributions financières du grand public ». L’entreprise qui avait été reprise en novembre 2022 par le groupe allemand Callista Private Equity envisage de collecter 1,5 million d’euros sur la plateforme de financement participatif.
Par ailleurs, toujours dans le but de faciliter l’émergence d’un accord, la Fonderie de Bretagne propose d’accroître de 3,1 millions d’euros les économies à réaliser en interne, et ainsi « réduire le besoin global de financement et montrer l’engagement total des équipes de FDB dans le sauvetage de leur entreprise », suggère-t-elle. Au total, Fonderie de Bretagne compte conduire un plan d’économie de 6,3 millions d’euros sur les années 2025 à 2027, ce qui correspond à 10 % du besoin global de financement sur la période, investissements compris.
L’Etat et la région à la rescousse
Depuis cet été, FDB et Private Assets sollicitent le groupe Renault et l’État dans le cadre d’un partenariat public-privé pour boucler le financement du projet. D’après le communiqué, l’État se serait engagé à soutenir le projet à hauteur de 14 millions d’euros et la Région Bretagne à hauteur de 2 millions d’euros, sous forme de prêts à long terme.
« Ce qui est demandé à Renault Group, c’est à minima de maintenir les engagements financiers et commerciaux pris en 2022 lorsque le groupe automobile a vendu Fonderie de Bretagne pour l’euro symbolique, explique FDB, qui a également appelé le constructeur automobile à « donner de la visibilité sur la décroissance des volumes commandés à FDB jusqu’en 2028 afin de donner à la fonderie le temps nécessaire pour finaliser son redressement ». Et de regretter que Renault refuse de « maintenir la totalité des engagements pris en 2022, ce qui ne permet pas d’assurer le financement complet du projet ».
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