En Haute-Savoie, l’activité du décolletage chute de 60 %

En Haute-Savoie, berceau du décolletage en France, l’activité serait en baisse de 60%, mais plus de la moitié des décolleteurs ont déjà mis en place des mesures sanitaires strictes, afin de maintenir une activité. C’est ce qu’a indiqué, mardi 31 mars, le Syndicat national du décolletage (SNDEC), dans un communiqué.  Et de préciser que de nombreuses entreprises de décolletage avaient été contraintes de diminuer leur activité, voire de fermer provisoirement leur usine, afin de mieux redémarrer. « En raison de rupture d’approvisionnements, de difficultés de transport ou d’activité en baisse chez eux ou leur client, l’activité a extrêmement été réduite en moins d’une semaine », a pu observer l’organisation professionnelle, dont le siège se situe à Cluses, au coeur de la vallée de l’Arve. Parallèlement à cela, il a fallu réorganiser les conditions de travail afin de préserver la santé des salariés en poste de production notamment.

Prise de température à l’entrée de l’usine

Président du SNDEC et  PDG du groupe Baud Industries, Lionel Baud a fait savoir que ses entreprises répondaient aux besoins « des productions de pièces nécessaires aux activités dites essentielles et nos clients nous demandaient de continuer à produire ». Des mesures sanitaires « très strictes » ont été instaurées, comme la mise en place de mesure de température pour chaque personne entrant sur les sites du groupe, le maintien des portes ouvertes, le nettoyage des outils et surfaces, le maintien des distances de sécurité, décrit M. Baud. Et de reconnaître que ces mesures avaient permis de « rassurer nos équipes ».  Avec pour effet de maintenir la production. « Et nous continuerons de la même manière début avril avec la majeure partie de nos équipes », a-t-il précisé.

Un guide de mesures préventives

Egalement décolleteur en Haute-Savoie, Didier Lathuille, de Lathuille Hudry, a préféré fermer son usine de Marnaz, « jusqu’à ce que nous puissions atteindre les conditions que nous avions définies avec les collaborateurs pour réorganiser l’activité et les postes de travail. Ce temps nous a permis d’instaurer un dialogue social favorable avec les salariés et de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour les protéger », a-t-il témoigné, cité dans le communiqué du SNDEC.

Le 26 mars, le syndicat patronal a diffusé un guide de mesures préventives au Covid-19. Un document réalisé en collaboration avec le Cetim, la Chambre syndicale de la métallurgie Haute-Savoie et le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries. Il rassemble les bonnes pratiques aux conditions de travail inhérentes à l’activité industrielle en usine.

Le SNDEC a également indiqué avoir ouvert ses services à l’ensemble des décolleteurs adhérents ou non. Mais aussi aux autres usineurs qui font face à des difficultés liées à la crise du coronavirus.

Délais de paiement

« Dans une période où les entreprises se voient coupées de leurs principales sources de revenus », le SNDEC a fait savoir qu’il avait alerté les représentants des pouvoirs publics et « soutiendra les démarches nécessaires au respect des délais de paiement ». En effet, selon l’organe représentatif des décolleteurs français, « les sous-traitants ne doivent pas faire les frais de travaux d’optimisation de la trésorerie de leurs clients ».

Le SNDEC a engagé une demande auprès des organismes d’assurance-crédit, afin qu’elles prennent en compte « la situation exceptionnelle de la filière et n’abaissent pas les plafonds d’encours de garantie des entreprises, ce qui ponctionnerait encore un peu plus une trésorerie déjà très fragile ». Le soutien de la Banque de France dans sa mission de médiation du crédit et de l’assurance est essentiel, martèle le syndicat.