L’élan de solidarité des entreprises de mécanique

Considérés par leur fédération comme des « bataillons invisibles de l’économie », les industries mécaniques françaises ont fait preuves de solidarité envers « ceux qui sont au front » : qu’il s’agisse du personnel soignant que de toutes les personnes qui s’emploient à vaincre le Covid-19. Dans un communiqué, la FIM détaille comment cette mobilisation des entreprises mécaniciennes s’est concrétisée. Elle a consisté en premier lieu à fabriquer ce dont les hôpitaux avaient le plus besoin, -quitte à modifier la nature de leur production-, à assurer la maintenance des équipements sur sites -en dépit des mesures de confinement- et à faire don des matériels utiles aux personnels de santé, écrit la fédération, qui rassemble 21 syndicats professionnels et 3 000 entreprises mécaniciennes.

Parmi les adhérents de la FIM, il y a ceux qui, en première ligne, produisent des dispositifs de santé et du matériel médical : ils répondent aujourd’hui à « la demande exponentielle de sondes à usage unique pour aspirer les sécrétions bronchiques, d’accessoires de perfusion utilisés pour le branchement des patients, de pousse-seringues utiles notamment au test de diagnostic Covid-19, de filtres respiratoires, de masques faciaux, d’aspirateurs de mucosités, d’ustensiles d’incubation, de dispositifs pour ventilation à pression positive continue d’aide respiratoire… », explique-t-elle. Tandis que d’autres entreprises fournissent les outils nécessaires à la production de ces matériels médicaux. Nombre d’entre elles ont pris l’initiative d’adapter leur outil de production pour fabriquer des masques de protection, des visières antiprojection, des filtres de stérilisation de masques en impression 3D, pour reconditionner du gel hydroalcoolique en écorecharges, ou pour produire des plaques de plexiglas pour protéger les personnes exposées au public, poursuit la FIM, dans son communiqué.

L’essor de l’impression 3D

Parmi de nombreux exemples d’actions solidaires, nous citerons le cas de six entreprises. A Saint-Cyr-sur-Loire, SKF a identifié et produit des roulements rigides à billes destinés à un nouveau respirateur en cours de développement pour un fabricant. La commande finale de ce client est de 600 000 roulements. Le site du roulementier a également honoré une commande en provenance des États-Unis pour la production, en urgence, de respirateurs artificiels destinés aux hôpitaux du monde entier. Déjà près de 30 000 roulements rigides à billes de section mince (TSBB) avait été produits.

En Isère, la start-up Athletics 3D s’est lancée dans les masques d’hygiène dès les premiers jours de confinement, avec une production de 70 par semaine. Face à l’afflux de demande, l’entreprise, dont Zeiss est l’un de ses partenaires, s’est aussi reconvertie en produisant des masques étanches – 150 à 200 par semaine – développés en lien avec le CHU de Grenoble (produit avec découpeuse laser et capsules coulées sous vide). La jeune pousse fondée par Clément Jacquelin travaille aussi aux côtés du CEA pour la production de filtres de stérilisations des masques. Lesquels sont également soutenus par ST Microelectronics qui leur fournit des pièces.

Stratasys a créé une coalition de plus de 150 entreprises et d’universités (dont Boeing, Toyota Motor Company, Medtronic, Dunwoody College of Technology, l’université de Floride centrale et celle du Minnesota) pour produire des écrans faciaux à l’aide d’imprimantes 3D. Cette coalition devrait être en mesure de produire plus de 11 000 écrans faciaux, puis 16 000 ou plus.

Don de masques

Le constructeur de machines-outils PCI Scemm a fait don de son stock de 1 000 masques chirurgicaux à plusieurs établissements de santé de Saint-Etienne (Loire) et de la région lyonnaise, ainsi qu’à une infirmière libérale.

Multistation contribue à plusieurs projets collaboratifs, notamment par le prêt d’imprimantes 3D au consortium 3D4Care, permettant de fournir des visières de protection aux soignants. En collaboration avec le groupe Safran et Segula Technologies, l’entreprise réalise des pièces de ventilateurs destinés aux masques Décathlon. En complément, elle fournit des pièces de premières nécessité et met à disposition des compétences de ses collaborateurs.

SEW Usocome a fait don de 2 000 masques à l’hôpital d’Haguenau, qui sera suivi d’un nouveau don de 3 000 exemplaires prochainement à l’hôpital d’Haguenau. Sacha Stipic, un des salariés de SEW Usocome, dit confectionner chaque jour des dizaines de visières de protection à destination des professionnels de la santé grâce aux imprimantes 3D.