Zedce compte doubler son chiffre d’affaires d’ici 2026
Rachetée fin 2022 par trois experts de la mécanique de précision, cette PME haut-savoyarde spécialisée dans la rectification veut rester un acteur incontournable à la fois dans les biens d’équipement et l’automobile. Déjà deux millions d’euros ont été investis.
Pérenniser le savoir-faire de Zedce. Tel est l’enjeu des dirigeants de cette entreprise spécialisée dans la rectification et la superfinition détenue depuis décembre 2022 par trois habitués du métier de l’industrie du décolletage et de la mécanique de précision, à savoir Denis et son fils Sébastien Gaillard, et Moïse El Mir.
Avec un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros et 80 salariés, Zedce abrite, à Marnaz, en Haute-Savoie, un atelier de 8 500 m² équipé de machines, pour la plupart robotisées, de rectification cylindrique extérieure et intérieure, plane et double face, ainsi que pour la rectification de masse. Son activité de superfinition comprend du rodage intérieur et rodage face, du pierrage, toilage, la tribofinition et le brossage, « pour aller chercher les derniers microns », souligne Sébastien Gaillard, le directeur général de cette entreprise fondée en 1946, d’abord comme fabricant de tours monobroches à cames, avant de s’orienter, en 1968, dans la rectification. L’entreprise dispose aussi d’un atelier pour l’usinage, équipé de machines à commande numérique (tours et centres). Surtout, elle est parvenue à conserver de nombreux savoir-faire en interne, comme la trempe haute fréquence, l’intégration robotique et même le rétrofit de machines.
« Notre créneau : la rectification très technique »
D’importants moyens de contrôle sont utilisés : de la machine à mesurer tridimensionnelle, aux appareils de mesure des états de surface, jusqu’au contrôle de la brûlure. Un laboratoire permet de contrôler et mesurer la présence de particules pour garantir la propreté des pièces.
« Notre créneau, c’est la rectification très technique et de haute performance, relève Moïse El Mir, directeur commercial et financier de Zedce. Mais qui peut le plus, peut le moins, on ne s’interdit pas de faire de la rectification en sous-traitance. »
Avec ce rachat, Denis Gaillard, également président d’Arcom Industrie, entend ajouter une nouvelle corde à son arc. « L’arrivée de Zedce nous permettra d’aborder nos clients avec une vraie complémentarité à leur proposer : l’approche par la rectification, la superfinition de pièces pourra nous amener à parler de décolletage et inversement », expliquent Denis et son fils Sébastien Gaillard, qui reconnaissent que « l’activité de rectification, où l’on ne travaille que dans le micron, permet de nous démarquer ».
Six millions d’euros d’investissements
Avec l’arrivée des nouveaux dirigeants, deux millions d’euros ont été investis dans les moyens de production, le contrôle, l’infrastructure et le bien-être des salariés. Mais d’ici 2026, le groupe industriel familial a bien l’intention d’investir au total six millions d’euros et projette de doubler le chiffre d’affaires de Zedce. Le rectifieur de Marnaz travaille majoritairement dans le secteur des biens d’équipement industriel (60 %), mais reste encore très présent dans l’automobile (30 %). « Il y a un marché de la diversification automobile qui est soutenu par l’Etat, et nous voulons devenir un acteur incontournable dans cette diversification », affirme Moïse El Mir. Rappelons enfin que Zedce est aussi connue pour être le fabricant de segments racleurs qu’il livre dans le monde entier.