Sommet Choose France : qui sont ces industriels étrangers qui vont investir dans l’Hexagone
Lors du forum sur l’attractivité de la France, qui s’est tenu le 13 mai à Versailles, un record d’investissements a été atteint, à hauteur de 15 milliards d’euros. Découvrez les entreprises et les projets concernés.
Une édition record. Avec 56 annonces d’investissements sur le sol français pour un montant de 15 milliards d’euros et la perspective de 10 000 emplois, le 7e sommet Choose France a démontré une fois de plus que le pays reste des plus attractifs en Europe. Selon le baromètre annuel du cabinet EY, la France est devenue, en 2023, la première destination en matière d’investissements étrangers en Europe depuis 2019, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Dans le dernier bilan de l’investissement international publié par Business France, en 2023, l’Hexagone aura compter 1 815 décisions d’investissement. « Ces projets vont permettre la création ou le maintien de 59 254 emplois à horizon 3 ans », se félicite-t-on du côté de l’Elysée. En moyenne, ce sont 35 décisions d’investissement qui ont été recensées par semaine l’année dernière en France, note l’organisme public chargé de la promotion de l’image économique de la France sur le plan international.
Réunis lundi 13 mai au château de Versailles, de nombreux grands patrons internationaux ont été invités afin de vanter les avantages économiques mais aussi fiscaux de l’Hexagone. Parmi les 56 annonces d’implantation ou d’investissement, nous avons retenues celles qui nous paraissaient le plus en lien avec nos métiers de la mécanique et l’industrie 4.0.
Le spécialiste mondial de l’informatique quantique IQM Quantum Computers a annoncé son intention de construire une unité de production industrielle d’ordinateurs et de puces quantiques. Un projet qui devrait représenter, à terme, pour le finlandais, un investissement de plus de 100 millions d’euros.
Le groupe suédois de produits d’hygiène Essity investit plus de 110 millions d’euros, notamment dans de nouveaux équipements industriels en Nouvelle Aquitaine, Centre-Val de Loire, Normandie et Pays de la Loire. Des projets de décarbonation en Alsace et Normandie ont également été annoncés, tout comme son nouveau centre de R&D mondial alsacien, dédié aux produits d’hygiène en papier pour un montant de 30 millions d’euros.
Bus électriques et à hydrogène
Le constructeur de poids lourds Iveco s’est engagé à réaliser, cette année, des investissements de plus de 112 millions d’euros. L’italien compte augmenter les capacités de production de ses bus électriques et à hydrogène dans ses usines d’Annonay (Ardèche) et de Rorthais (Deux-Sèvres). Des investissements sont également alloués à l’usine de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) où sera produit le nouveau moteur multicarburant Cursor 13, dont le développement a été réalisé en France.
Le premier recycleur d’acier en France va investir 30 millions d’euros dans la décarbonation des sites de Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle) et Gargenville (Yvelines). L’italien RIVA va installer dans ses laminoirs des modules de réchauffage par induction. Une électrification qui réduira ses émissions liées à la combustion de gaz naturel. Le groupe milanais prévoit également 100 nouveaux recrutements cette année sur tout le territoire.
Production de matériaux actifs de cathode
Le néerlandais Thorizon a choisi Lyon, en région Auvergne-Rhône-Alpes, pour implanter son centre de R&D et d’ingénierie, pour le développement de son concept de réacteur à sels fondus, qui utilise du combustible liquide et à neutrons rapides.
Le coréen Enchem, un fabricant de composants pour batteries, investit dans un site de production d’électrolyte sur le port de Dunkerque, pour un montant de 57 millions d’euros, avec 100 emplois à la clé, d’ici 2027.
Le chinois Hunan Changyuan Lic, un fabricant de matériaux pour batteries, s’associe dans une joint-venture avec le français Axens pour la production de matériaux actifs de cathode sur plusieurs sites dans les Hauts-de-France. L’investissement industriel cumulé s’élève à 600 millions d’euros, avec la création de 600 emplois directs.
Le spécialiste suisse du raffinage de nickel KL1 a annoncé le lancement officiel de son projet EMME (Electro Mobility Materials Europe), dédié à la conversion de métaux critiques (nickel, cobalt) entrant dans la composition des batteries des véhicules électriques. Un site sera créé à Blanquefort (Gironde) pour un investissement de 300 millions d’euros et 200 emplois directs créés.
Le constructeur de l’avion de transport régional ATR, détenu à part également par l’italien Leonardo et le géant européen Airbus, prévoit d’embaucher, cette année, 150 personnes, dans le cadre de son projet d’étude de son concept d’avion hybride électrique ATR EVO, pour une entrée en service à horizon 2030.
Avion électrique en Nouvelle-Aquitaine
L’allemand Lilium, qui a développé un prototype d’avion eVITOL (Electric Vertical Take-Off and Landing), dit être en « discussions avancées » avec le gouvernement français concernant des installations en France. Un projet d’investissement de 400 millions d’euros, pouvant générer 850 emplois, pour la construction d’une usine qui devrait se situer en Nouvelle-Aquitaine.
En Inde, Motherson est un fabricant de composants pour les industries du transport. Il a décidé d’investir plus de 150 millions d’euros pour acquérir la société AD Industries. Implantée à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), elle est spécialisée en ingénierie mécanique, hydraulique et composite.
Stockage stationnaire par batteries
Spécialiste japonais des systèmes électriques industriels, Nidec prévoit l’ouverture d’une nouvelle usine sur la commune de La Fouillouse, près de Saint-Etienne (Loire), dédiée à la production de systèmes de stockage stationnaires par batteries, pour des équipements de réseaux électriques, l’électrification de ports et les recharges de véhicules électriques. Ce site intégrera des ressources en R&D, signale Nidec, dont il précise que son usine sera 100 % zéro émission, grâce à la mise en place de technologies solaires et géothermiques. Un investissement de 17 millions d’euros et la création de 115 emplois.
Le fabricant d’équipements de stockage d’énergie à haute puissance et à charge rapide Skeleton Technologies a choisi la région Occitanie pour développer ses activités, afin d’y implanter, dans un premier temps, son centre de R&D à Toulouse, dès cet automne. Le site développera sa technologie des batteries de nouvelle génération. Puis, il sera question de construire une usine pour la fabrication de sa nouvelle batterie Super-Battery. L’entreprise, dont le siège est situé à Tallinn, en Estonie, prévoit d’investir 600 millions d’euros en 5 ans et de créer 300 emplois.
Le roulementier SKF continue d’investir dans ses site-clés aéronautiques implantés en France, afin de renforcer ses capacités de production, poursuivre la décarbonation de ses usines, et « développer plus encore » ses activités R&D, promet le groupe suédois.
Robot de cuisine
Le spécialiste allemand des installations électrique Hager prévoit des investissements à hauteur de 120 millions d’euros dans ses quatre sites d’Alsace. Plus de la moitié de ces investissements sont liés à des augmentations capacitaires des lignes de production et la montée en technologie des machines, affirme la firme de Blieskastel (Sarre). Le reste se divisant entre des investissements en R&D et des efforts de décarbonation de ses sites de production. Hager table sur la création de 500 emplois.
Connu pour ses robots de cuisine Thermomix, l’allemand Worwerk affirme avoir augmenté de 72 millions d’euros son investissement sur son site de production de Donnemain-Saint-Mamès, près de Châteaudun (Eure-et-Loir). Avec la création de 50 emplois supplémentaires, « par rapport au projet initial », précise-t-il.