Mécatronique : une activité toujours en croissance à fin mars
On aurait pu craindre un essoufflement, mais la conjoncture de ce secteur de l’industrie fait de la résistance, dans un contexte macroéconomique instable.
Les chiffres sont bons, mais chez Artema, on fait preuve de prudence. De son dernier bulletin de conjoncture, diffusé le 16 mai, il en ressort que le premier trimestre de l’année montre « une belle croissance générale des chiffres d’affaires parfois même à deux chiffres », s’enthousiasme-t-on au sein de l’organisation professionnelle qui représente en France les entreprises de mécatronique. Mais de pondérer que « cette évolution ne représente pas toujours l’activité pure car elle doit une partie de sa croissance aux hausses de prix généralisées et à des carnets de commande hérités de 2022 ».
A fin mars, l’indicateur Global Artema, mis en place depuis janvier 2008, reste donc bien positionné « dans une dynamique de croissance » pour les facturations. Les prévisions pour les trois prochains mois ne laissent pas présager de nuages menaçants sur la profession. Ce « léger regain d’espoir » est encouragé, selon Artema, par une poursuite de la relative baisse des prix des matières, des coûts et d’une petite amélioration des conditions d’approvisionnement.
Un « essoufflement » des nouvelles commandes
L’organisation, qui rassemble 150 entreprises, ne cache pas non plus que les carnets de commandes baissent « inexorablement ». Un « essoufflement » des nouvelles commandes qui se serait ressenti dès la fin de l’année 2022, chez certains adhérents. Il faut dire que la base de comparaison haute de 2022 « doit être prise en compte ». Autre point noir : si l’automobile réalise un bon premier trimestre, comparé à 2022, le secteur n’a toujours pas atteint ses niveaux de 2019, soit avant la pandémie de Covid-19.
La prudence reste donc de mise chez les industriels, bien que ce premier trimestre semble à contre-courant d’un contexte macroéconomique et géopolitique loin d’être stabilisé. « Le premier trimestre s’est mieux passé qu’attendu en raison des confortables carnets de commandes qui devraient être moins garnis dans les prochains mois », prévient toutefois Artema. Car il ne faut pas oublier qu’avec des carnets moins garnis, les entreprises n’auront plus le même « amortisseur des fluctuations d’activités » sur leur chiffre d’affaires. Prudence, prudence.
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