Mécanique : l’activité résiste malgré la flambée des prix de l’énergie et des métaux
Si, selon la dernière note de conjoncture de la Fédération des industries mécaniques (FIM), dans l’ensemble le climat des affaires s’est stabilisé, en mai, une « situation relativement détériorée » est rencontrée dans l’industrie. Une décélération qui s’est traduite, pour la mécanique, par une hausse limitée de la production en valeur de + 5,3 % et + 5,1 %, respectivement en mai et juin, soulève la note de la FIM, qui s’appuie sur une première prévision du baromètre des industries mécaniques. En revanche, sur le premier trimestre de l’année, l’augmentation des prix à la production s’est approchée des 8 %.
Faible niveau d’activité dans l’automobile
Du côté du chiffre d’affaires, celui-ci réalisé par les entreprises mécaniciennes sur le marché intérieur est resté en croissance : sa variation est comprise entre + 5 % à + 10 % au mois d’avril, selon l’enquête mensuelle de conjoncture de la FIM auprès de l’ensemble de ses membres. Le secteur de la construction mécanique a été assez dynamique, notamment dans les machines-outils et la robotique, tandis que « l’automobile reste le secteur pour lequel le niveau d’activité est jugé faible », souligne Désiré Raharivohitra, l’auteur de la note de conjoncture de la FIM. Sans surprise, la flambée des prix des matières s’est accentuée en mai, et le coût de l’énergie, notamment le gaz, a atteint « un niveau historique ».
Hausse des facturations
Sur le premier trimestre, on observe également que les facturations du secteur des équipements de production et mécaniques ont augmenté de 6,6 % en valeur au premier trimestre 2022, par rapport à la même période de 2021. La fabrication de fours, les machines-outils pour le travail des métaux, les machines pour la métallurgie ont caracolé en tête de liste des meilleures ventes entre janvier et mars.
En ce qui concerne la demande étrangère, le carnet est considéré par les entreprises de mécanique interrogées comme « normalement garni », lesquelles s’attentent à une « poursuite de l’augmentation de la production au cours des prochains mois ».
Sur le premier trimestre, les facturations de la branche ont progressé de 8,9 % par rapport 2021. « Toutes les familles de pièces profitent de cette augmentation : + 6,6 % pour la fonderie, + 8,7 % pour le décolletage, + 9,1 % pour la forge, l’estampage et le matriçage, + 8,2 % pour le découpage-emboutissage, + 10,9 % pour la mécanique industrielle et + 8 % pour le revêtement des métaux », énumère le chef du service des statistiques et conjoncture de la FIM. Sur le premier trimestre, le secteur de l’automobile a été le moins dynamique pour les entreprises de mécanique.
Demande insuffisante
Bien que les carnets de commandes à l’exportation continuent de s’améliorer, les entreprises jugent la demande totale relativement insuffisante, a observé Désiré Raharivohitra. « Cette insuffisance est surtout à relier à la faiblesse du niveau d’activité avec l’automobile », analyse-t-il, ce qui n’est pas le cas des autres secteurs clients, qui « devraient compenser ce manque à gagner » car les entreprises prévoient d’accroitre leur activité au cours des prochains mois.
Progression de près de 10 % des exportations
Selon la note de conjoncture de la FIM du mois de juin, les achats en provenance de l’étranger étaient en hausse sur le premier trimestre, qui s’appuie sur les données des douanes françaises. Les importations en produits mécaniques ont progressé de 12,5 %, en glissement annuel. Et d’après les informations recueillies par la Fédération des industries mécaniques, « les commandes reçues en France continuent de croître et assurent un volume du carnet des commandes confortable ».
Les exportations ont progressé de 9,6 % par rapport à janvier-mars 2021, après une hausse de 11 % enregistrée pour l’ensemble de l’année 2021. La note de conjoncture de la FIM montre que l’augmentation des ventes a été beaucoup plus importante avec les pays membres de l’Union européenne qu’avec les pays tiers, soit respectivement + 12,2 % et + 6,4 %. Mais on observe que les livraisons vers l’Allemagne, premier client de la mécanique française, ont ralenti au premier trimestre, ne gagnant que + 2,9 % contre + 11,9 % en 2021. Toutefois, les exportations étaient en hausse vers les autres pays du Vieux Continent : + 34,5 % sur l’Italie, + 10,5 % sur l’Espagne, + 9,6 % sur la Belgique et + 15,4 % sur la Pologne.
Au-delà de l’Europe, les douanes français font état d’une contraction des livraisons, au premier trimestre : – 14,1 % pour la Chine, – 6,1 % pour le Japon et – 14,9 % pour la Russie. En revanche, les autorités chargées du contrôle de nos frontières ont relevé une accélération des expéditions à destination des Etats-Unis (+19,7 % au cours de ce premier trimestre, et + 7,6 % sur l’ensemble de l’année dernière. Mais également à destination du Royaume-Uni, avec une hausse de 9,3 %. « Globalement, les commandes enregistrées à l’exportation continuent d’évoluer sur une pente ascendante selon les chefs d’entreprise et le volume du carnet relatif à la demande étrangère est jugé bien garni », analyse Désiré Raharivohitra, l’auteur de la note de conjoncture de la FIM. Lequel affirme que les « prévisions d’investissements » des principaux pays clients, malgré une révision à la baisse à la suite de la guerre en Ukraine, restaient « globalement favorables ».