Et si l’industrie 4.0 était un levier pour réduire son impact écologique
L’empreinte carbone des entreprises industrielles semble de plus en plus les préoccuper et c’est bien les outils de l’industrie 4.0 qui pourraient les aider à relever ce nouveau défi. C’est ce qui ressort du dernier baromètre Wavestone.
Le taux peut surprendre. Mais 98 % des entreprises interrogées dans le cadre du baromètre Wavestone, déclarent avoir lancé ou mis en route des initiatives liées à l’industrie 4.0. Et un autre résultat de l’enquête, ayant été réalisée entre juin et août 2022 auprès d’un panel de 100 industriels français, est également saisissant : à la question portant sur les enjeux dont répond l’industrie 4.0 au sein de l’organisation de l’entreprise, l’impact écologique se hisse désormais à la troisième place, devant l’innovation produit (voir notre infographie).
« La notion de performance énergétique en particulier est devenue une nécessité », commentent les auteurs de la 7e édition du baromètre Wavestone, un cabinet de conseil français spécialisé dans la transformation des entreprises et des organisations.
« L’édition 2022 du baromètre met en lumière une exigence croissante sur l’impact écologique et par conséquent sur la résilience des schémas directeurs industriels, analyse Olivier Fontanille, directeur chez Wavestone. Elle se traduit par la prise en compte des enjeux de durabilité dans les programmes industriels 4.0. Toutefois, si la prise de conscience est là, de gros efforts et des approches pragmatiques sont nécessaires. L’accélération est indispensable, la digitalisation en est un moyen. »
« Eviter le gaspillage »
La performance industrielle arrive en tête, avec 30 % des répondants, devant la maîtrise des données (27 %). Puis suivent l’impact écologique (15 %, qui gagne donc deux places au classement), l’innovation produit (14 %, en recul d’une place) et l’ergonomie HSE (13 %, en recul d’une place). Autre enseignement de l’enquête : si les projets de renouvellement et de modernisation des SI (système d’information) d’exploitation représentent un levier important pour l’amélioration de la productivité, la qualité et la traçabilité, ces outils permettent également de « mesurer et d’apporter de la visibilité sur les ressources énergétiques consommées, les matières premières utilisées, ou encore de détecter et corriger les défauts pour éviter le gaspillage », ont évoqué les entreprises interrogées.
Prise de conscience
Toutefois, elles reconnaissent que si l’industrie 4.0 apporte des solutions pour « une industrie plus verte », elle fait aussi partie du problème, car les technologies digitales émettent 1,5 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (GES) et représentent 4 % des émissions mondiales. « Ce chiffre augmente de 8 % par an, c’est-à-dire qu’il double en 10 ans, note le cabinet Wavestone. Il est donc de la responsabilité des acteurs de tirer le meilleur profit de ces solutions, pour que les coûts environnementaux soient contrebalancés par de vrais bénéfices. » Une prise de conscience qui se reflète dans l’étude, puisque plus de 90 % des répondants disent avoir entamé une réflexion autour de leur transition environnementale. Néanmoins, les projets peinent à se mettre en place avec seulement 30 % des entreprises industrielles qui ont enclenché leur plan d’actions en la matière, soulève l’étude. Le manque de temps (60 %) et de budget (50 %) étant les deux premiers freins identifiés par les répondants.
« Garantir la durabilité de leur activité »
Cette 7e édition du baromètre Wavestone était organisée pour la première fois en partenariat avec Bpifrance et France industrie. « Dans ce contexte sensible où les industriels sont soumis à d’innombrables défis externes et internes, le fait de se former, s’informer et s’équiper avec des technologies de l’industrie du futur, apparait comme une nécessité de premier plan pour garantir la durabilité de leur activité », a déclaré Teodora Ene, responsable des relations avec les entreprises chez Bpifrance Le Hub, un programme destiné à la croissance des start-up.
Pour Vincent Moulin Wright, directeur général de France Industrie, cette édition 2022 « illustre la nécessité pour les PMI et ETI (…) d’accélérer encore leur transformation. C’est en s’engageant résolument vers l’industrie du futur (intégration des nouvelles technologies, digitalisation, gestion intelligente des données) que nous saurons répondre aux enjeux de résilience et de transition énergétique par la réindustrialisation. »