[Edito] Présidentielle : une chance de réindustrialiser la France ?

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Vie des entreprises / Corporate Par Jérôme MEYRAND Publié le  17/03/2022
[Edito] Présidentielle : une chance de réindustrialiser la France ?
Pour l'UIMM, il est « urgent de recréer un climat favorable pour que la réindustrialisation de notre pays ne reste pas un vœu pieux ». (photo Shutterstock)

Edito paru dans Machines Production n°1118 de mars 2022.


« La réussite du pays passera par l’industrie. » Alors que la campagne présidentielle bat son plein, Éric Trappier, le président de l’UIMM, l’Union des industries et métiers de la métallurgie, donne de la voix pour faire entendre les préoccupations des industriels. Il dresse alors une série de propositions aux candidats à l’élection suprême. L’objectif de l’organisation patronale, considérée comme l’une des plus influentes du Medef, est la réindustrialisation du pays, qui doit devenir « une priorité nationale ».

Pour l’UIMM, alors que la France a subi la plus forte désindustrialisation lors des deux dernières décennies, à tel point que le pays est passé, en vingt ans, de la sixième à la huitième puissance industrielle dans le monde, il n’est pas normal que l’Hexagone soit devenu « l’économie la plus désindustrialisée du G7, avec le Royaume-Uni », s’alarme-t-on au sein de la fédération patronale. Sans conteste, la crise sanitaire due au Covid-19 a ouvert de nouvelles opportunités de changement. Et mis en lumière les fragilités du pays résultant de sa désindustrialisation. Rappelons-nous du confinement strict de la Chine et des fortes perturbations du commerce mondial qui ont fait apparaître, au grand jour, la grande vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement. C’est à partir de ce constat-là, que l’UIMM souhaite s’adresser aux prétendants à la présidentielle. Malgré les récents plans d’investissement pour moderniser l’appareil productif, l’organisation professionnelle estime qu’il est « urgent de recréer un climat favorable pour que la réindustrialisation de notre pays ne reste pas un vœu pieux ». Pour cela, il faudra agir sur deux leviers principaux : celui de la compétitivité de nos entreprises et des compétences.

Faire baisser les impôts de production

« L’anomalie des impôts de production », c’est en ces termes que l’UIMM compte interpeler les candidats. Si un premier effort a bien été fait par l’Etat, en diminuant ces impôts, l’an dernier, de 10 milliards d’euros, une nouvelle baisse de 30 milliards d’euros est souhaitée, voire indispensable, par le patronat. Car « le facteur majeur de la désindustrialisation de notre pays est la perte de compétitivité de l’industrie française par rapport à nos voisins européens. Et cette dégradation de la compétitivité tient d’abord et avant tout au poids de la fiscalité hexagonale », alerte l’UIMM.

La pénurie de main-d’œuvre, 76 000 emplois sont encore non pourvus dans l’industrie, dont la moitié dans la métallurgie, est également aux cœurs des attentes des industriels français. Plus en amont, l’UIMM propose d’ailleurs de confier la responsabilité des lycées professionnels sur les filières industrielles au ministère de l’Industrie, à l’image des lycées agricoles, pilotés par le ministère de l’Agriculture. Pour la fédération patronale, cette proposition a pour objectif « d’associer plus étroitement l’industrie à la conception, au fonctionnement et à l’évolution de l’enseignement professionnel, de développer l’apprentissage dans les lycées professionnels, et d’assurer une vraie complémentarité entre lycées professionnels et centres de formation d’apprentis ».

Age de départ à la retraite

Parmi les autres propositions de l’UIMM, on relèvera l’allégement des cotisations employeurs de 17 milliards d’euros supplémentaires, le passage de 62 à 65 ans, l’âge légal de départ à la retraite d’ici à 2035, la fusion du contrat d’apprentissage et de professionnalisation en un contrat d’alternance unique. Ou encore la mise en place, dès le primaire, d’un « plan de promotion de la culture scientifique à l’école », et la garantie que « le travail paye plus que l’inactivité, en confortant les mesures de la réforme de l’assurance-chômage incitant à la reprise rapide d’un travail ». Autant de pistes qui ouvriront la voix, selon l’UIMM, à une réindustrialisation du pays, tant espérée.

[Edito] Présidentielle : une chance de réindustrialiser la France ?
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.

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