Des industriels haut-savoyards réinventent la bagnole
Voiture électrique sans permis, La Bagnole a été conçue pour répondre aux problèmes de mobilité des salariés de quatre PME de Haute-Savoie.
L’un s’appelle Cocotte, l’autre Bagnole. Deux drôles de nom pour deux moyens de transport à caractère très « green ». Parmi les nombreuses innovations dévoilées à VivaTech, grand rassemblement d’acteurs du monde des nouvelles technologies qui avait eu lieu du 15 au 18 juin, au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, il y avait celles de cette entreprise de mécanique nichée en Haute-Savoie.
Le vélo électrique Cocotte et le véhicule électrique sans permis La Bagnole sont nés du consortium WeShift, qui regroupe quatre industriels de la vallée de l’Arve, berceau du décolletage en France. Objectif : répondre aux défis de la mobilité douce.
Tout-terrain et modulable
« Depuis plusieurs années, nous cherchons à répondre aux problèmes de mobilité de nos propres salariés : le coût en constante augmentation, l’immobilisation des véhicules toute la journée sur le parking, l’accessibilité des transports en commun, les trajets des derniers kilomètres, évoque Emile Allamand, le PDG de Groupe Savoy. Mais les solutions de mobilité existantes, plutôt pensées pour des grandes villes et des hypercentres, n’étaient pas adaptées à notre configuration péri-urbaine. Nous devions donc devenir acteur de ce changement. »
Sobre et dépouillée d’artifices, La Bagnole est une voiture sans permis de deux places, qui n’est pas sans rappeler, par son concept en tout cas, l’AMI de Citroën. Sauf que La Bagnole se présente comme un véhicule tout-terrain, (peut-être en raison des terrains accidentés des Alpes) et modulable. Sachant que les quatre industriels restent des « petits poucets » face à la marque automobile fondée en 1919.
« Je voulais trouver une solution de mobilité dans l’air du temps »
Cette voiture, façon « Jeep », a été dessinée par Léo Choisel, un designer d’Annecy, spécialisé dans les véhicules électriques. « Je voulais trouver une solution de mobilité dans l’air du temps, écoconçue, écoresponsable, avec une empreinte carbone minimum, confie-t-il. Les voitures d’aujourd’hui sont de plus en plus lourdes, même électriques, elles consomment de plus en plus. J’ai donc réfléchi à la version la plus cohérente possible d’une voiture, soit un véhicule très fonctionnel, très léger, très peu gourmand et fabriqué localement. »
Avec Cocotte, c’est un vélo qui réjouira les adeptes des deux roues à assistance électrique, car avec celui-ci, non seulement les vitesses se passent toutes seules, mais en plus ce vélo intelligent viendra trouver le rapport le plus adapté à la situation et à l’effort du cycliste. « Une évolution rendue possible grâce à sa boite de vitesses automatique, développée en interne, qui supprime la chaine, la courroie et le dérailleur du vélo », note-t-on chez WeShift.
Spectre lumineux
Les fabricants de Cocotte ont aussi cherché à s’approvisionner localement, qu’il s’agisse de la production de pièces, comme les freins ou les phares. Justement, le phare de ce nouveau venu dans le monde des vélos électriques est doté d’un spectre lumineux « six fois plus large que les standards du marché », assurent-ils, permettant un mode d’éclairage plein-phare comme sur les voitures.