Nouvelle saisie de roulements à billes contrefaits
Après NSK il y a un an, c’est au tour de Schaeffler d’avoir découvert plusieurs milliers de ses produits issus de la contrefaçon.
Pas moins de 30 000 roulements à billes contrefaits Schaeffler ont été détruits à Schweinfurt, en Allemagne, représentant un poids total de dix tonnes, a annoncé, le 4 avril, le groupe industriel. On se souvient qu’il y a tout juste un an, un autre roulementier, le japonais NSK, avait, lui aussi, été victime de contrefaçon sur ses produits, en Afrique du Sud (lire plus bas). « Ces contrefaçons proviennent principalement d’enquêtes menées en Europe au cours des deux dernières années et demie », a souligné Schaeffler, en précisant qu’après leur découverte, les roulements contrefaits avaient été saisis sur place puis conservés comme preuve jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Les dommages causés aux entreprises allemandes par la contrefaçon sont estimés à environ 6,4 milliards d’euros par an, selon VDMA, l’Association allemande des constructeurs de machines et d’équipements.
« Un risque majeur de sécurité »
« Les contrefaçons de produits constituent un risque majeur de sécurité pour l’homme et la machine, a rappelé le Dr Edgar Duschl, vice-président chargé de la propriété intellectuelle chez Schaeffler. Les roulements et les produits similaires jouent un rôle crucial en matière de sécurité dans un grand nombre d’applications et presque dans tous les domaines où il y a du mouvement. La sécurité et le bon fonctionnement des trains et des voitures dépendent tout autant des produits fiables de Schaeffler que le fonctionnement des installations industrielles les plus diverses. » Et d’avertir qu’un « roulement défectueux peut entraîner un besoin de maintenance prématuré, l’arrêt d’une installation et donc des coûts énormes pour l’exploitant, voire même une panne totale soudaine ou même un accident pouvant entraîner de graves blessures ».
Ferraille compressée et fondue
C’est donc sur le site de Riwald Recycling Franken, à Schweinfurt-Sennfeld, au centre de l’Allemagne, que le process de destruction a été engagé, qui consiste à « endommager les produits de telle sorte qu’ils ne puissent plus être utilisés, décrit Schaeffler. Ensuite, la ferraille est compressée et fondue plus tard dans une aciérie afin que l’acier puisse retrouver sa place dans le circuit de recyclage des matériaux. »
L’équipementier automobile dispose d’une équipe chargée de la protection des marques Schaeffler. « D’une part, des droits civils en matière d’interdiction, de dommages et intérêts et de remise des contrefaçons pour destruction peuvent être invoqués, d’autre part, des poursuites pénales risquent également d’être engagées, pouvant conduire à des amendes et à des peines d’emprisonnement », assure le Dr Edgar Duschl.
Schaeffler rappelle également qu’elle possède une application « Origin Check » destinée aux distributeurs et clients qui se verraient proposer « un produit suspect, par exemple des marques INA, LuK ou FAG », indique-t-il. Pour cela, il suffit de scanner le code produit avec son smartphone et une comparaison avec les numéros d’identification des produits Schaeffler correspondants sera réalisée. « Il est également possible d’envoyer facilement des photos de produits suspects à l’équipe pour la protection des marques », suggère le groupe allemand.
Schaeffler rappelle enfin que son réseau international de distributeurs certifiés est à retrouver sur son site Internet, afin d’avoir la garantie « de toujours y trouver des produits originaux ».
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