Mécatronique : l’activité résiste malgré les difficultés d’approvisionnement
Sur le premier trimestre de l’année, les professionnels ont engrangé les commandes, malgré un situation économique mondiale difficile, en raison de la guerre en Ukraine.
C’est la bonne surprise du point de conjoncture sur le premier trimestre de l’année, de l’indicateur Global Artema, qui analyse l’activité de la mécatronique en France. Ainsi à fin mars, même si le rythme est moins fort qu’à la fin de l’année dernière, on se rapproche de plus en plus du niveau d’avant-crise, que ce soit sur les facturations comme les carnets de commandes, commente Artema, l’organisation professionnelle des industriels de la mécatronique. Et selon les dernières prévisions, le deuxième trimestre devrait camper en zone positive.
De janvier à mars, plusieurs professions ont dépassé « clairement » le niveau de 2019 (année de référence) pour les nouvelles commandes et se rapprochent du niveau d’avant crise pour le chiffre d’affaires France. Artema a pu observer que chez ses adhérents, de « gros projets financièrement intéressants » revenaient.
L’industrie se porte bien
Plusieurs secteurs se portent bien : le machinisme agricole, l’agroalimentaire, le bâtiment, l’énergie et les équipements industriels (machines textiles, machines d’emballage, machines spéciales…). Quant à l’aéronautique, le secteur « poursuit son rattrapage », note Artema.
Comme au trimestre précédent ce sont les transmissions et systèmes hydrauliques, pneumatiques, mécaniques et mécatroniques qui enregistrent les plus fortes progressions, suivies par les roulements pour l’industrie, les fixations pour le bâtiment, et l’étanchéité pour l’énergie, selon l’indicateur Global Artema.
Mais l’organisation professionnelle qui représente 150 entreprises de mécatronique en France reste prudente sur avril, « car le contexte mondial s’assombrit et un climat d’incertitude s’installe », note-t-elle, rappelant que le FMI venait de réviser à la baisse son estimation de croissance mondiale à 3,6 % en 2022.
Délais et coûts des matières restent d’actualité
Car l’horizon semble toujours bouché, avec des délais d’approvisionnement sur certains aciers, l’inox, et l’aluminium qui continuent de s’allonger, avec des coûts qui « s’envolent tout comme ceux des ferrailles, des élastomères (caoutchouc, FFKM, FKM) du PTFE, des palettes, qui atteignent des sommets », s’inquiète la communauté de mécatroniciens. Pour Artema, « les problèmes déjà existants à la base, n’ont fait qu’empirer avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine ».
Cauchemar des industriels, la recherche de pièces, cartes électroniques, semi-conducteurs, petits éléments d’interface homme-machine demeure « un challenge permanent », ont rapporté les adhérents d’Artema. « Depuis début mars et encore en avril, la pénurie de semi-conducteurs, de câbles et de faisceaux électriques atteint son paroxysme en causant des arrêts de chaines de production automobile en France et en Europe, parfois pendant plus de 10 jours », analyse le syndicat, membre de la Fédération des industries mécaniques.
L’automobile dans le rouge
Alors que les chaînes logistiques restent gravement perturbées, la situation dégradée dans l’automobile se révèle toujours aussi préoccupante, voire « catastrophique », impactant « tous les fournisseurs ». N’oublions pas que le secteur de l’automobile a terminé le premier trimestre sur ses pires chiffres d’immatriculations en 40 ans. Toutefois, « dans un tel climat d’incertitude, les industriels restent dans une confiance prudente et envisagent une année positive », relativise Artema, qui table sur une croissance de +5 % comparée à une bonne année 2021.
Lire aussi : Mécatronique : des signes encourageants de croissance pour 2022