Machines-outils : les tendances du marché en Italie pour 2023

L’association italienne des fabricants de machines-outils, robots et systèmes d'automatisation livre ses prévisions économiques sur une année qui devrait se clôturer avec « de nouveaux records » pour le secteur. Mais les prises de commandes marquent le pas, en raison d’un « incertitude généralisée ».

Selon les prévisions établies par le Centre d’études et de culture d’entreprise de l’Ucimu-Sistemi per produrre, la production de machines-outils, robots et systèmes d’automatisation en Italie devrait s’élever à 7 750 millions d’euros, en 2023. C’est 6,5 % de plus que l’année précédente. Ce qui constitue « un nouveau record absolu dans l’histoire de l’industrie italienne de ce secteur », commente l’association professionnelle transapline.

Selon les données de l’Ucimu, la consommation des entreprises italiennes devrait augmenter jusqu’à atteindre le nouveau record de 6 835 millions d’euros (+8,3 %), élevant les livraisons des fabricants sur le marché intérieur à 4 155 millions d’euros (+ 9%), un « chiffre-record », note encore l’organisation professionnelle présidée par Barbara Colombo. Quant aux importations, l’association affirme qu’elles devraient connaître un pic pour atteindre cette année, 2 680 millions d’euros, en hausse de 7,3 % par rapport à 2022.

« Business unusual »

Sur le front des exportations, celles-ci devraient s’établir à 3 595 millions d’euros, soit une progression de 3,7 %. Les constructeurs italiens de machines-outils, robots et systèmes d’automatisation retrouvant ainsi les niveaux d’avant-crise du Covid-19. Devant une telle embellie, l’Ucimu reste toutefois prudente, car il semble y avoir une pause sur les commandes du premier semestre. « Depuis déjà quelques années, les entreprises du secteur sont appelées à travailler dans une situation que nous appelons de business unusual, dans laquelle les changements de scénario sont une variable constante », explique Barbara Colombo, qui souligne que cette « incertitude généralisée » se répercute sur les prises de commandes, les entreprises ayant identifié « un certain nombre de défis sur lesquels elles ont l’intention de se concentrer à moyen et long terme, afin de renforcer leur positionnement sur le marché international : l’innovation qui se traduit en numérisation et durabilité, en disponibilité de personnel qualifié, servitisation et internationalisation ».

Plus de 33 % de hausse des exportations vers la France

Selon le traitement des données Istat (institut national de statistique) collectées par l’Ucimu, au cours des trois premiers mois de 2023, les Etats-Unis restent le premier pays partenaire, représentant 126 millions d’euros, en hausse de 35,4 %, devant l’Allemagne (89 millions d’euros, +43,8 %), la Chine (55,5 millions d’euros, +23,3 %). La France arrive en quatrième position, avec un montant d’achats de 54 millions d’euros, en progression de 33,9 %, puis suivent la Pologne (38 millions d’euros, +10,2 %), la Turquie (34 millions d’euros, +86,8 %), le Mexique (29 millions d’euros, +49,7 %), la République tchèque (27 millions d’euros, avec bond de 118 %), l’Espagne (25 millions d’euros, en recul de 16,5 %) et l’Inde (24 millions d’euros, +38,9 %).

Entreprises agiles et innovantes

« Si nous analysons l’évolution des trois dernières années 2021-2023, il est clair que l’industrie italienne de la machine-outil est sortie plus forte de la crise sanitaire, ayant réussi à y faire face de manière plus efficace et énergique par rapport à un bon nombre de concurrents, à commencer par l’Allemagne », commente Barbara Colombo, qui analyse que ces résultats s’expliquent aussi par un modèle d’entreprises plus « agiles et fortement orientées vers l’innovation ».

2022, une année sous un ciel sans nuages

Si les prévisions sur l’année 2023 sont des plus optimistes pour les constructeurs italiens de machines-outils, robots et systèmes d’automatisation (lire article ci-dessus), quand est-il de l’année 2022 ? La production s’est établie à 7 280 millions d’euros, en croissance de 15 % par rapport à 2021, selon les données fournies par le Centre d’études et de culture d’entreprise de l’Ucimu-Sistemi per produrre. En Italie, la consommation a progressé de 26 %, pour atteindre 6 311 millions d’euros, dont 3 812 millions, en provenance de fournisseurs italiens, en progression de 21,6%, tandis que les importations ont atteint 2 499 millions, qui bondissent de 33,3 %. En se fixant à 8 mois de production garantie, contre 7,3 mois en 2021, les carnets de commandes ont conforté la bonne forme du secteur. Les ventes à l’étranger ont progressé de 8,5 %, s’élevant à 3 468 millions d’euros. Le rapport exportations sur production ayant chuté, passant de 2021 à 2022, de 50,5 % à 47,6 %.

Sur les exportations, les Etats-Unis sont restés, en 2022, le moteur de la croissance des fabricants italiens de machines, avec 482 millions d’euros d’achats (+43,5 %), devant l’Allemagne, qui perd du terrain avec 306 millions d’euros, en baisse de 13,3%, tout comme la Chine (226 millions d’euros, -0,7 %). La France maintient son rang, avec 193 millions d’euros, en progression de 9,6 %, suivie de la Pologne (188 millions d’euros, +6,2 %), la Turquie (124 millions d’euros, -3,9 %), l’Espagne (119 millions d’euros, +19,7 %), la Russie (99 millions d’euros, -3,9 %), le Mexique (84 millions d’euros, +5,2 %) et la Suisse (74 millions d’euros, +36,8 %).