Les entreprises de mécanique ont bien résisté en 2022
Avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 10 %, elles ont continué de profiter de la reprise économique post-Covid-19, mais cette progression est tirée par la répercution d'une partie des coûts de l’énergie sur les prix de leurs produits. Car les volumes ont tout juste augmenté de 0,5 %.
L’année 2022 s’est terminée dans le vert pour les industries mécaniques, avec un chiffre d’affaires en hausse de 9,8 %, par rapport à 2021, à 146,9 milliards d’euros. Toutefois en volume, la progression s’est limitée à +0,5 %. Une telle différence s’explique par « la hausse conséquente des coûts de l’énergie, répercutée en partie dans les prix des produits », indique la Fédération des industries mécaniques (FIM), qui rapporte ces chiffres.
Aucun des quatre secteurs d’activité des adhérents de la FIM n’a vu ses revenus baisser par rapport à l’année dernière. Les équipements de production et les équipements mécaniques ont vu leur chiffre d’affaires avancer de 8,3 %, les composants et les sous-ensembles intégrés dans les produits clients et les produits de grande consommation (arts de la table et outillage) ont tout deux progressé de 9,9 %. Enfin, le chiffre d’affaires des pièces mécaniques issues de la sous-traitance a bondi de 14,7 %, « une forte augmentation à mettre en relation avec les effets de rattrapage de 2020 », souligne la fédération industrielle qui rassemblant 19 syndicats professionnels.
Export : la mécanique française au 6e rang mondial
Avec un chiffre d’affaires à l’export de 56,1 milliards d’euros, la mécanique française conserve la 6e place mondiale derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie, s’est félicitée la FIM. Des exportations qui se sont élevées de 11,5 % par rapport à 2021. Et dans les entreprises de la mécanique, le taux d’exportation est resté stable en 2022 à 38,20 % (+0,6 %). Les importations ont augmenté de 11,6 % à 75,5 milliards d’euros, avec une balance commerciale de 19,4 milliards d’euros. Selon les données de la FIM, on observe que l’Europe reste, pour les mécaniciens tricolores, la principale destination de leurs exportations. Les ventes ayant progressé de 10,9 % avec nos voisins allemands. Elles ont bondi de 19,9 % outre-Atlantique. Quant au marché intérieur, le chiffre d’affaires était en hausse de 10 % par rapport à 2021.
Effectifs en faible progression
Quant aux effectifs, l’année 2022 s’est achevée avec une légère progression, passant de 591 327 à 595 698 salariés, soit +0,7 %. « Les difficultés croissantes de recrutement de salariés qualifiés freinent cette augmentation », commente la FIM. En 2022, on dénombrait 10 986 entreprises mécaniciennes de dix salariés et plus, contre 10 646, un an plus tôt, soit une progression des effectifs de 3,2 %.
Hausse des salaires
S’il est encore trop tôt pour se projeter sur 2023, « sauf événement exceptionnel, le chiffre d’affaires devrait se maintenir pour les industriels mécaniciens », prévoit la FIM, en raison de carnets de commande qui restent à « un niveau satisfaisant ». Toutefois, le porte-parole des industries mécaniques pointe un « coût encore élevé de l’énergie » et une « potentielle hausse des salaires liée à l’inflation ». Des paramètres qui pourraient remettre en cause les perspectives de croissance pour 2023, et cela dans un contexte géopolitique tendu.
La FIM envisage, selon les secteurs, une croissance du chiffre d’affaires qui se situerait entre 2 % et 5 %, mais avec un résultat en volume qui « pourrait être négatif en cas de nouvelle hausse des prix des matières premières et de l’énergie ». Et d’ajouter : « Si les coûts semblent diminuer depuis plusieurs mois, ils demeurent très nettement supérieurs à ceux de 2020 (+181 % pour le gaz et +150,1 % pour l’électricité). »