L’épopée mécanique de la cérémonie d’ouverture des JO 2024

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Evénements Par Jérôme MEYRAND Publié le  30/07/2024
L’épopée mécanique de la cérémonie d’ouverture des JO 2024
Le cheval d’argent, une œuvre signée par l’Atelier Blam, situé à Nantes. (photo Sanofi.com)

De l'atelier à la Seine, découvrez la naissance du cheval mécanique qui a mené une cavalcade électrisante du pont d’Austerlitz à la tour Eiffel, vendredi 26 juillet.


Une chevauchée fantastique sur les eaux noires de la Seine à la nuit tombée, faisant ressortir davantage la robe argentée de cet équidé hors du temps, et l’armure de son cavalier. Cette séquence restera parmi les moments forts de cette cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, vendredi 26 juillet. D’autant plus que ce long passage du tableau intitulé « la cavalcade de Zeus » n’a pas laissé insensibles tous les passionnés de mécanique.

En effet, la magnifique sculpture de ce cheval d’argent galopant sur la Seine cachait un mécanisme savamment étudié afin de représenter le plus fidèlement possible l’allure rapide d’un cheval. « Pour créer l’illusion du galop et caler la mécanique des pattes de notre cheval, on s’est inspiré du travail du photographe anglais du XIXe siècle Eadweard Muybridge, connu pour ses décompositions photographiques du mouvement, ont confié au quotidien régional Ouest-France, Aurélien Meyer, directeur artistique, et Lara Pouclet, responsable d’agence de l’Atelier Blam à Nantes, à l’origine de cette œuvre conçue pour les JO. Il a fallu réfléchir dans les moindres détails aux sabots en extension, à la façon dont les pattes se recourbent, à l’articulation des membres. »

Une création réalisée dans le plus grand des secrets

Installé dans la préfecture de Loire-Atlantique depuis 2015, l’Atelier Blam, spécialisé dans la conception et la fabrication de dispositifs techniques et artistiques sophistiqués, réunissant designers, architectes, artistes et ingénieurs, a également travaillé sur la vasque olympique, portée par son ballon captif.

Selon France Bleu Loire Océan, plusieurs mois de travail ont été tenus « dans le plus grand des secrets, même la famille et les amis des 25 salariés de l’atelier [situé à Couëron, 16 km à l’ouest de Nantes] n’étaient pas au courant de cette création. » Le quotidien connu pour être le plus important tirage de la presse française rapporte que la phase de fabrication du cheval avait démarré dès le mois de février. « Puis on l’a testé sur l’océan Atlantique, en Bretagne, dans un endroit où il y avait pas mal de monde, sans qu’il soit repéré, évoquent Aurélien Meyer et Lara Pouclet. D’emblée, ça fonctionnait ! Ensuite, il y a eu des finitions jusqu’à la dernière minute et des tests sur la Seine, sous une bâche. Les organisateurs nous avaient prévenus que le cheval serait une pièce maîtresse de la cérémonie d’ouverture. À en croire les milliers de retours positifs que nous avons depuis vendredi, il semblerait qu’on ait plutôt visé juste ! »

Tête et sabots en impression 3D métal

Lara Pouclet décrit au micro de France Bleu Loire Océan une partie des secrets de fabrication de cet étalon d’acier. On apprend alors qu’il est « fait de coques en aluminium qui ont été soudées à l’atelier, on y a apposé des feuilles d’argent, la tête et les sabots sont des impressions 3D en métal », également décorés à la feuille d’argent.

Moins visible était son système de flottaison sur lequel reposaient le cheval et son cavalier, comme en équilibre au sommet d’un mat profilé. Remontant la Seine à 15 nœuds (soit 27 km/h), c’est une sorte de trimaran sous-marin à propulsion électrique qui transportait le cheval articulé entre le pont d’Austerlitz et la Tour Eiffel. Cet ingénieux engin a été imaginé par MMProcess, une entreprise de Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan) qui construit, depuis 2020, des prototypes pour des bateaux de course.

« Un moment d’émotion qui était juste incroyable »

Enfin, la question que beaucoup de personnes ont dû se poser, était de savoir si le cavalier était lui aussi un robot ? Il s’agissait finalement d’une cavalière, en chair et en os. Ou plutôt une navigatrice, sous le nom de Morgane Suquart, 34 ans, qui est la cofondatrice de MMProcess. Et c’est « avec des rênes, lui permettant d’orienter le safran », qu’elle « pilotait le bateau tout en donnant l’impression de monter à cheval », confiaient encore Aurélien Meyer et Lara Pouclet, au journal Ouest-France.

A France Bleu Loire Océan, Aurélien Meyer, qui est aussi passé par la compagnie de théâtre de rue La Machine, connue pour ses œuvres mécaniques d’animaux monumentaux, déclarait avoir vécu « un moment d’émotion qui était juste incroyable. Tout s’est concentré en quelques minutes, c’est une histoire complètement dingue ».

L’épopée mécanique de la cérémonie d’ouverture des JO 2024
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.

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