Défense et aéronautique : Calip Group s’agrandit en rachetant SPEMA
En s’emparant de cette PME située dans l’Indre, le groupe normand de mécanique compte accroître ses parts de marchés dans les secteurs de la défense et de l’aéronautique, en visant un taux de 40 %.
Le groupe Calip a annoncé la reprise l’entreprise d’usinage de haute précision SPEMA, ce qui lui permet de renforcer ses positions dans le secteur de la défense-aéronautique. Une acquisition qui s’inscrit dans « la continuité d’une stratégie visant à développer son activité dans un secteur porté par l’économie de guerre », a souligné l’équipementier mécanique de Moult-Chicheboville (Calvados), qui complète ainsi son offre de compétences pour l’usinage de précision toutes matières, la conception et fabrication d’outillages pour l’aéronautique et la défense.
Basée à Issoudun (Indre), SPEMA emploie 70 personnes et devrait réaliser un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2024, généré par ses activités à la fois dans l’électroérosion, la rectification et le rodage pour la fabrication de pièces complexes à haute valeur ajoutée en métaux durs (inox, Inconel, titane, acier et carbure). Calip Group étant plutôt spécialisé en usinage de profilés aluminium taillés masse, reprise de fonderie aluminium et dans la technologie FSW (soudage par friction malaxage).
La nouvelle entité du groupe Calip a récemment réalisé des investissements de 2,5 millions d’euros dans des nouveaux locaux et l’achat de neuf machines-outils de fraisage et tournage à commande numérique, a-t-il précisé, ajoutant qu’il entendait « capitaliser sur la modernisation de cet outil de production et poursuivre sur le site normand de Moult-Chicheboville son programme d’investissement d’un montant de trois millions d’euros sur 2023-2024 ».
Economie de guerre
Alors que SPEMA est référencée chez de grands donneurs d’ordre, tels que l’équipementier de rang 1 Safran et le missilier MBDA, Calip Group espère ainsi pouvoir « renforcer significativement » ses parts de marchés dans les secteurs de la défense et de l’aéronautique, pour atteindre les 40 %. Le groupe, né d’une alliance entre les entreprises de mécanique Calip Normandie et MGF Grimaldi, figure d’ailleurs parmi les 28 sociétés françaises à avoir intégré le premier « Accélérateur défense », lancé en mars dernier par la Direction générale de l’armement (DGA), avec le concours de Bpifrance, afin de répondre à la forte demande de l’économie de guerre, en raison du conflit en Ukraine. « Ce programme d’accompagnement vise ainsi à aider les entreprises sélectionnées à maximiser leur performance opérationnelle et ainsi se mettre en capacité de produire de plus gros volumes, plus vite, à coûts maitrisés et dans la durée », décrit la DGA.
Par ailleurs, Calip Group a entrepris une démarche pour intégrer le programme d’autoévaluation « Aero excellence » du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), qui vise à renforcer la compétitivité des entreprises du secteur en améliorant leurs performances, leurs processus et leur conformité aux normes internationales. Il comporte notamment des engagements en matière de sécurité et de management environnemental et développement durable.
Recrutements
Enfin, le groupe Calip annonce rechercher une dizaine de personnes sur son site normand, alors qu’il fait face à l’accroissement de son activité. Tout comme pour SPEMA, qui recherche actuellement un technicien méthodes, ordonnancement-planning et plusieurs contrôleurs. Rappelons que le groupe a ouvert son école Calip Compétences, pour justement apporter une réponse à ses difficultés rencontrées dans ses recrutements pour des postes d’opérateurs-régleurs.
Calip Group est membre de NAE, le réseau professionnel des acteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité implantés en Normandie. Créé en 1998, ce cluster, présidé par Philippe Eudeline, rassemble à ce jour 176 entités, allant de grands groupes industriels à des start-up, en passant par plusieurs aéroports, une base militaire, des PME/ETI, des laboratoires de recherche et des établissements d’enseignement supérieur.