« L’industrie, un milieu passionnant et plein d’opportunités »
Les femmes et les hommes font les entreprises. Cette page présente les générations qui ont choisi de travailler dans nos belles industries. Machines Production a interviewé Maxime Fontvielle, jeune entrepreneur.
Maxime Fontvielle, 31 ans, nous raconte son parcours qui l’a amené à devenir directeur de la société La ManufactureF.
En quoi consiste votre travail ?
Je m’occupe de tout sauf de la facturation donc devis, programmation, réglage, suivi de production, contrôle qualité, expédition, gestion client, gestion atelier, gestion maintenance, achat outillage, la liste est longue !
Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de votre parcours ?
Je suis un pur produit de l’apprentissage ! J’ai réalisé un apprentissage bac pro technicien d’usinage (TU) chez les Compagnons du devoir et dans l’entreprise JPP Industrie, en Haute-Garonne. J’ai poursuivi avec BTS industrialisation de produit mécanique (IPM) au CFAI de Beauzelles et dans l’entreprise Nortier, toujours en Haute-Garonne. J’ai ensuite poursuivi avec une licence pro coordinateur technique des méthodes d’industrialisation (COTEMI) à l’AFORP, en Seine-Saint-Denis et dans l’entreprise Souriau, dans le Val-de-Marne. J’ai eu la chance de voir et pratiquer tous les aspects d’une entreprise de mécanique de précision, du débit au bureau des méthodes et ce dans des entreprises de toutes tailles. Ensuite, j’ai été embauché chez Hurco en tant que technicien d’application, où j’ai à nouveau pu engranger d’avantage d’expériences, et surtout être au fait des dernières technologies en termes d’usinage.
Quels sont les métiers de vos parents ?
Mes parents sont géomètres, enfin étaient, car la retraite est passée par là.
Quelle image aviez-vous de l’industrie ?
J’ai commencé, très jeune, à bricoler la mobylette de madame Dulong, la doyenne de mon village natal. A ce moment-là, je me suis découvert une passion pour la mécanique. Ensuite, lorsque j’étais en seconde générale, je n’étais pas à ma place, aucune motivation, résultats médiocres… En cours d’année, je ne sais pour quelle raison, j’ai consulté le site des Compagnons du devoir, j’ai vu sur une fiche métier, une photo d’un tourneur et son tour. J’ai alors fais le lien avec les forums de mobylette et les pros qui fabriquaient leurs pièces de cette manière. J’ai foncé ! Mes parents m’ont soutenus, en revanche la proviseure du lycée trouvait ça dommage. Quand j’y repense… Durant ma première semaine en entreprise, on m’a donné des chutes d’aluminium, un tour conventionnel Ramo et on m’a dit, amuses-toi. Mon avenir était alors tout tracé. L’industrie est un milieu passionnant, plein de diversité et d’opportunités. Mais aussi un monde contrasté et en transition où s’entrechoquent plusieurs visions. Des grandes entreprises et de très petites avec leurs défauts et avantages. J’ai la chance d’être passionné et de ne voir que les possibilités infinies qu’offrent ce métier.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en entrant dans cette entreprise ?
Le climat entre confrères. Je m’attendais à de la concurrence. Je m’aperçois qu’il y a, au contraire, un vrai réseau qui se sert les coudes et qui est fière de porter ces valeurs.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La création, on part de rien et on fabrique des pièces hyper concrètes, hyper précises qui sont la base mécanique de notre monde.
Que diriez-vous aux prochaines générations pour les convaincre de choisir un métier dans l’industrie mécanique ?
Vous ne vous soucierez pas de trouvez un job, premièrement. N’ayez pas peur de quitter le chemin classique, n’écoutez pas ce qu’on dit des parcours techniques pendant vos cinq premières années, après vous aurez l’avantage. Soyez patient et téméraire et n’oubliez pas que pour arriver en haut de l’échelle, il faut passer par le bas. C’est-à-dire faire puis maîtriser les tâches. Pour l’usinage par exemple : le débit, le suivi de production, le réglage, la programmation, etc.