Alliance au sein des instituts de recherche technologique
Les IRT Saint-Exupéry, Jules-Verne et M2P ont décidé de se grouper au sein de la FIT (French Institutes of Technology) Alliance Matériaux. Explications.
Les trois instituts de recherche technologiques IRT Jules-Verne, M2P et Saint-Exupéry sont désormais regroupés, depuis avril, sous la bannière unique FIT (French Institutes of Technology) Alliance Matériaux. Ceci afin de mutualiser à la fois leurs compétences, leurs plateformes, mais aussi leurs moyens et expertises.
Lancés il y a une dizaine d’années, ces trois IRT proposeront, dans le cadre de cette alliance, des solutions en matériaux et procédés afin de, non seulement, réduire l’impact environnemental des procédés de transformation et de production, mais aussi d’augmenter la performance des matériaux et des procédés, « en maîtrisant les coûts et en déployant des solutions numériques », ont-ils précisés dans un communiqué commun.
« Accéder à un vivier de talents »
Ce rapprochement avait du sens, d’une certaine manière. Car déjà plusieurs projets de recherche et technologie (R&T) étaient opérés en cotraitance par le trio d’IRT. C’est, pour les industriels partenaires, « la possibilité d’accéder à un vivier de talents et à une expertise sur la chaîne de valeur des matériaux ainsi qu’à l’arsenal combiné des moyens expérimentaux des trois IRT », ont-ils assurés. C’est aussi un « accès simplifié, à travers un point d’entrée unique, aux compétences et plateformes des trois IRT », ont-ils ajouté, afin de justifier ce regroupement.
« Avec nos membres, qui sont de grands acteurs de l’aérospatial, nous avons la chance de communaliser notre proposition avec d’autres filières telles que le naval, l’automobile et l’énergie », a souligné Emilie Herny, directrice de l’axe « technologies de fabrication avancées » à l’IRT Saint-Exupéry, présent à la fois à Toulouse, Bordeaux et sur la technopole de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), qui parle d’une « nouvelle force de frappe » qui permettra à l’institut « d’aller plus loin dans le dimensionnement et les résultats de nos projets ».
Réindustrialiser les territoires
Focalisé sur les technologies de production, l’IRT de Jules-Verne dit trouver dans la FIT « les briques qui complètent idéalement » son offre, « en cohérence avec la volonté nationale de réindustrialisation des territoires », selon le directeur de l’expertise et de la recherche, André Luciani, à Bouguenais, près de Nantes (Loire-Atlantique). Pour Pascal Lamesle, directeur scientifique et technique de l’IRT M2P, implanté à Metz (Moselle), cette alliance « offre une opportunité unique pour renforcer la compétitivité de l’industrie française tout en contribuant à la transition énergétique et environnementale ».
Un démonstrateur technologique
Venant concrétiser la cohérence du rapprochement des trois instituts de recherche technologique, un premier démonstrateur avait été présenté au salon international des matériaux composites JEC World, en avril dernier à Paris. Un démonstrateur qui représentait une canalisation d’air pour les avions de ligne, vendue à l’équipementier Liebherr Aerospace. La canalisation a été obtenue par l’assemblage de deux pièces au niveau des zones surmoulées. Un démonstrateur qui a été conçu pour « caractériser la résistance des zones surmoulées lorsque les canalisations sont soumises à une forte pression d’air », ont souligné les trois IRT. Il s’agit surtout d’une pièce qui permet de mettre en lumière les synergies existantes entre les trois instituts, ainsi que leurs domaines de compétences respectifs. Ainsi, l’IRT Saint-Exupéry a produit les pré-impregnés carbone-Peek, lesquels ont ensuite permis à M2P de réaliser l’étape de drapage par le procédé Automated Fiber Placement (AFP).
L’estampage et le détourage des flancs ont également été réalisés à l’IRT messin, avant la transmission des plaques consolidées à l’IRT Jules-Verne. L’institut de recherche technologique nantais a mis en forme et surmoulé la matière, grâce à son équipement dédié. La finalisation du démonstrateur a été réalisée par l’IRT Saint-Exupéry, avec la fonctionnalisation par impression d’une piste électrique et le contrôle par tomographie.