Industrie mécanique : les perspectives de la FIM pour 2023

Les prévisions de dépenses d’investissement devraient croître de 3 % dans l’industrie manufacturière en France. Et les volumes de production des entreprises mécaniciennes se maintenir.

Après une année 2022 qui est restée dans le vert pour l’activité des entreprises de mécanique françaises, celle qui se profile pourrait bien en prendre le même chemin. « Le niveau d’activité, quels que soient les secteurs, reste fort », a rapporté Désiré Raharivohitra, chef du service statistiques économiques et prospective à la Fédération des industries mécaniques (FIM), au cours d’un webinaire, organisé le 13 avril dernier. Seule l’industrie lourde pourrait accuser une « légère baisse », mais tout en restant « en territoire positif ».

Sans grande surprise, les entreprises continueront de voir grimper leurs factures pour leurs besoins en énergie et matière première. Pour le gaz naturel, même s’il apparaît une décélération, avec une baisse de 26 % constatée en février, « on reste à des niveaux élevés », soulève M. Raharivohitra. En 2022, la hausse avait été de 181 % par rapport à 2021, après une flambée de 393 % en 2021 par rapport à 2020.

Energie et matière première, l’inflation décélère

Quant à l’électricité à usage industriel, sur le marché spot, le mégawattheure en février était à 149 euros, en baisse de 19 %. « Il y a une inflation qui s’atténue mais en restant sur un niveau élevé. » En 2022, la moyenne annuelle atteignait 274 euros le mégawattheure par rapport à 2021, soit une hausse de 150,1 %. En 2021, la moyenne annuelle avait bondi de 240 % par rapport à 2020.

Qu’ils soient ferreux ou non-ferreux, les métaux ont vu leurs prix progresser de 5,8 % en janvier et autour de 10 % en février par rapport à 2022, selon les indices Mecastar. En 2022, la hausse moyenne était de 28 % par rapport à 2021 et de 88 % par rapport à 2020.

« Intensifier les investissements »

Selon la FIM, la production des entreprises de mécanique devrait se maintenir en volume sur l’année 2023, mais en valeur, cela dépendra des inflations qu’elles rencontreront ces prochains mois. « Il y aura donc un chiffre d’affaires en progression [à condition que les entreprises continuent de répercuter l’inflation sur leurs prix de vente], même si on rencontre une stabilisation de la production », analyse le chef du service statistiques économiques.

Du côté des donneurs d’ordre, « il y aura une intensification des dépenses d’investissement dans la construction aéronautique », toujours par effet de rattrapage suite à la crise sanitaire mondiale. « Les soldes d’opinion s’améliorent car ils projettent d’intensifier leurs investissements », souligne M. Désiré Raharivohitra. Après une stabilisation des dépenses d’investissement en 2022, une amélioration est en vue dans le secteur automobile, même si les niveaux de production ne grimpent pas. Seules l’industrie agroalimentaire, les machines et équipements, ainsi que la métallurgie verraient leurs dépenses d’investissement décélérer au cours de l’année, « tout en restant à des niveaux élevés », relativise l’économiste de la FIM.

L’Allemagne freine sur les investissements

Si l’on prend en compte toute l’industrie manufacturière, celle-ci devrait accroitre de 3 % ses dépenses d’investissement par rapport à 2022. Et cela, malgré une estimation du PIB qui resterait stable autour de 0,2 % en France.

L’activité économique mondiale devrait passer de 3,1 % à 2,5 % en 2023. « Mais avec une stabilisation en Europe », souligne M. Raharivohitra. Une légère baisse observée pour l’Allemagne (-0,4 %) et l’Italie (-0,3 %), et une croissance de 0,2 % en France et de 0,9 % en Espagne. Quant aux dépenses d’investissement, elles chuteraient de 1,6 % en Allemagne, contre une hausse de 3 % en France, de 1,6 % en Italie et 0,4 % en Espagne.

Lire aussi : Les entreprises de mécanique ont bien résisté en 2022