[Edito] Les écoles de production : apprendre autrement
Le 26 avril, une nouvelle école de production était inaugurée. Un local de 1 000 m² à Villefranche-sur-Saône, qui aurait dû être « baptisé » en 2021, mais la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a bouleversé le calendrier. Depuis, « La Fabrique-Académie de mécanique », c’est son nom de baptême, compte désormais, pour cette deuxième rentrée scolaire, 25 élèves et trois maîtres-professionnels. Quelques jours plus tard, le 3 mai, c’est l’école de production « Je Fabrique Mon Avenir » qui était inaugurée à Istres (Bouches-du-Rhône), en chaudronnerie et soudage, la première en région Sud.
Sans doute pas assez connues des chefs d’entreprise comme des parents, les écoles de production sont des établissements d’enseignement technique privés, à but non lucratif, et déclarés au rectorat de l’académie, ouverts aux jeunes à partir de 15 ans. Leur spécificité ? Former les élèves grâce à des commandes que confient des PME locales à l’école. Une façon de mettre chaque jeune « en situation réelle de production », souligne-t-on au sein de la Fédération nationale des écoles de production (FNEP), chargée de labelliser chaque nouveau projet.
« Vivre son métier sans attendre », tel est le mot d’ordres des écoles de production, dont l’origine remonte à 1882, dans le quartier populaire de la Guillotière à Lyon. Un concept qui s’appuie sur la dynamique du christianisme social de l’époque et s’inspire de l’œuvre de Don Bosco, un prêtre italien voué à l’éducation des jeunes enfants issus de milieux défavorisés. Ingénieur de l’Ecole Centrale puis devenu prêtre, Louis Boisard fonde les Ateliers d’apprentissage de l’industrie afin d’ « éduquer les jeunes à un métier en utilisant des exercices pratiques et utiles ». Puis c’est au cœur des Alpes, que l’abbé Cayère, ingénieur diplômé de l’école des Arts et Métiers ouvre à son tour, en 1935, l’Ecole libre d’apprentissage de Grenoble (ELAG) pour former aux métiers de la mécanique.
1950, c’est deux autres hommes d’église qui fondent les Ateliers d’apprentissage de Gorge de Loup. Les pères Audibert et André, disciples du père Boisard trouvent l’appui d’entrepreneurs du quartier industriel de Vaise, à Lyon, pour créer leur école. Sept ans plus tard, c’est dans les Monts du Lyonnais, que l’abbé Camus crée les Ateliers d’apprentissage de la Brévenne la Giraudière. Plus récemment, c’est en 1988, que le père Léon Doche jette les bases de l’Ecole catholique d’apprentissage de l’automobile (Ecaut) à Viuz-en-Sallaz (Haute-Savoie), afin de « donner aux jeunes un métier et un sens à leur vie ». C’est un jésuite, cette fois-ci, Martin Pochon qui se lance dans la formation, en ouvrant en 1991, une école de production dans l’enceinte du Lycée du Marais, à Saint-Etienne (Loire).
D’autres écoles de production verront le jour principalement dans l’ancienne région Rhône-Alpes, avant qu’un essaimage ne s’opère dès 2001 à Toulouse, Marseille et Lille. En 2022, on comptait 56 écoles sur tout le territoire. Une douzaine devrait voir le jour d’ici fin 2023.
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