Des graines de champions de l’industrie

Du 14 au 16 septembre, c’était les finales nationales des WorldSkillls, la compétition mondiale des métiers. Machines Production TV a rencontré plusieurs jeunes compétiteurs, à Eurexpo Lyon.

Les finales nationales de la 47e édition des Worldskills, compétition internationale des métiers, se sont achevées samedi 16 septembre à Lyon, après deux jours et demi d’épreuves, réunissant plus de 800 compétiteurs pour 69 métiers.

Jeudi 14 septembre, la rédaction de Machines Production était à Eurexpo pour assister à la première journée. Sur l’espace des métiers de l’industrie, nous sommes partis à la rencontre de jeunes candidats qui nous ont parlé de leur motivation à participer à ces WorldSkills France 2023 et des enjeux d’une telle compétition.

Yohan Esteban concourrait pour le métier de la maintenance aéronautique. Cet alternant en licence pro chez Safran a remporté la médaille de bronze. « Pourquoi les WorldSkills ? Parce que c’est une compétition qu’on m’avait présentée dans mon lycée quand j’avais seize ans, alors je me suis dit pourquoi ne pas y participer, après tout je n’avais rien à perdre », évoque-t-il au micro de Machines Production TV. Yohan, originaire des Landes, et dont les parents étaient venus l’encourager à Lyon, avait déjà tenté sa chance en 2019 aux présélections régionales de Nouvelle-Aquitaine. Finalement, c’est la médaille d’or remportée cette année qui lui a ouvert les portes de la finale nationale.

« J’aime beaucoup apprendre »

Romain Watel a été sélectionné avec son camarade Matthis Favre pour participer à la finale du métier d’intégrateur robotique. Venu de Haute-Savoie, Romain confie que cette compétition le passionne, parce que « j’aime beaucoup apprendre, découvrir de nouveaux métiers et rencontrer de nouvelles personnes ».

David Juldo, lui, ne sait pas encore qu’il quittera le parc d’Eurexpo avec une médaille de bronze autour du cou, mais devant les caméras de Machines Production TV, il affirmait, au premier jour des WorldSkills France 2023, avoir toujours été « fan de compétition ». Cet élève ingénieur, portant les couleurs de l’Ile-de-France, a donné toute son énergie aux épreuves de fabrication additive . Il est plutôt du genre à aimer les défis. « Quand on m’a proposé de participer aux WorldSkills, en fait, je ne savais pas du tout ce que c’était. Je me suis renseigné et j’ai vu tout le potentiel que cela pouvait m’apporter », explique cet étudiant du CESI, une école d’ingénieurs postbac. Pour ces finales, David a découvert « la cohésion d’équipe » qui s’est forgée entre les membres d’une même délégation.

Rendre l’industrie plus attractive

Egalement élève ingénieur, Lazhar Benchelloug concourrait pour le métier de l’industrie 4.0 aux couleurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Ce qui m’a motivé à participer aux WorldSkills France, c’est bien évidemment pour l’aspect de cette compétition nationale, où l’on voit la France se réunir avec diverses régions pour concourir, pour décrocher le titre de champion de France. » Alternant au sein du groupe Plastivaloire, sur le site de Saint-Marcellin (Isère), notre compétiteur déterminé et défenseur d’une industrie attractive décrit cet événement unique, dont les épreuves sont supervisées par des professionnels de chaque métier en compétition, comme un levier permettant à ce que « la France puisse développer sa filière industrielle de la plus belle des manières », analyse Lazhar, 22 ans, détenteur de la médaille d’or avec son complice Hugo Marquez.

Nous l’avions suivi dès la phase des présélections régionales des WorldSkills pour le métier du fraisage.

Lucas Brunet, apprenti au CFAI Formavenir de Haute-Savoie, est un jeune garçon opiniâtre et combatif. Nous l’avons rencontré à Lyon, à l’issue de sa première journée de compétition. Les traits un peu tirés et la voix éraillée. « Si j’ai décidé de me lancer dans l’aventure des WorldSkills, c’est avant tout pour développer des compétences, rencontrer des professionnels dans mon métier, faire ce que j’aime et montrer aux autres que l’industrie, ce n’est pas l’image qu’on lui donne trop souvent », énumère celui qui souhaite encourager d’autres jeunes à choisir les métiers de l’industrie.

Liens entre l’entreprise et le monde scolaire

Dans un communiqué, l’UIMM a tenu à souligner « l’importance du travail de sensibilisation et de formation pour promouvoir les métiers industriels auprès de tous les jeunes », porté par les WorldSkills, dont la 47^e édition a rencontré pas moins de 100 000 visiteurs, avec une grande partie de scolaires. Pour la fédération patronale qui regroupe les principales entreprises françaises de la métallurgie, ces très jeunes visiteurs ont ainsi eu « l’opportunité de s’initier aux métiers de l’industrie ». Cet événement unique vise à renforcer les liens entre les entreprises industrielles et le monde scolaire, encourage l’UIMM.

« Les excellents résultats des compétiteurs industriels aux EuroSkills [qui se tenaient cette année à Gdansk, en Pologne, du 5 au 9 septembre] et lors des finales nationales WorldSkills ont déclenché une dynamique positive, a souligné Hubert Mongon, délégué général de l’UIMM La Fabrique de l’Avenir. Avec Lyon 2024 comme point d’orgue, nous avons l’ambition de faire de la France la capitale mondiale de la formation professionnelle et de l’excellence. Nous comptons sur la mobilisation des entreprises industrielles et des institutions publiques pour atteindre cet objectif. »