Au-delà d’une machine qui produit des pièces.
Philippe Gérard rappelle qu’il faut aussi penser à automatiser le reste du flux de production au sein même de l’atelier. « Plus la machine est en train de produire des pièces, plus on est productif. Et donc, pour cela, il faut que toute la chaîne logistique soit organisée et planifiée en conséquence. Ce qui veut dire qu’en amont, on peut automatiser l’approvisionnement des pièces par des systèmes de convoyage, des AGV, des robots mobiles qui peuvent venir apporter les matières premières, les composants et je ne sais quelles autres pièces nécessaires à la production, et également, en aval, aller stocker les pièces produites pour l’expédition. »
Dans cette émission, il est également question d’évoquer les conséquences de la crise sanitaire actuelle, qui pousse finalement vers plus d’automatisation dans les ateliers. Les périodes de confinement ont généralisé la pratique du télétravail et les absences répétées dans les ateliers viennent jouer en faveur du déploiement de l’automatisation, seule à pouvoir maintenir des taux de productivité très élevés des machines-outils. D’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre renforce cette idée d’automatiser au maximum tout process de production. Sachant que « l’automatisation permet de maintenir, voire réduire très fortement les coûts/pièce, et donc de pouvoir maintenir, voire relocaliser des productions en France, grâce à des cellules automatisées performantes », affirme M. Chaffard. Et d’ajouter que l’automatisation est « un vrai levier pour nos entreprises afin d’être compétitives, de prospérer, d’être pérennes dans notre France qui nous est chère ».
Pour une entreprise de mécanique, intégrer des systèmes automatisés nécessite de recruter des compétences afin de les piloter. Mais Philippe Gérard, de Bosch Rexroth, ne serait pas aussi catégorique.
« Je ne sais pas s’il faut un automaticien forcément dans les usines, mais il faut que l’automatisme soit pensé pour des gens qui puissent l’appréhender de manière simple, c’est-à-dire qu’il y a des sujets de conception, d’ergonomie qui rentrent en compte, de simplicité, de prise en main »
, explique notre expert, et de souligner qu’il existe des solutions, aujourd’hui, « qui sont un peu comme des jeux vidéo où je sais programmer mon robot, quel que soit le robot, de manière très simple ».
Notre expert en automatisation chez Bosch Rexroth rappelle l’effervescence du « pilotage intuitif », avec des interfaces pouvant « ressembler à ce qu’on connaît sur nos téléphones et nos ordinateurs ». Gilles Chaffard enchaîne : « Effectivement, l’interface homme-machine est extrêmement importante. C’est un des points-clés. » C’est la raison pour laquelle, « on ne cherche plus seulement des opérateurs qui vont mettre des pièces sur une machine, attendre qu’elles produisent pour les réenlever. Les métiers vont être vraiment valorisés parce que ça va être des vrais conducteurs de ligne. Ils devront organiser une ou des cellules automatisées, et c’est très valorisant pour les gens qui travaillent dans des ateliers. »