Mécatronique : boostez votre atelier !

A l’occasion de la parution récente du guide pour la transformation mécatronique en entreprise, vous découvrirez comment ce document peut se révéler particulièrement utile si vous souhaitez accélérer la transformation digitale dans votre atelier ou décarboner votre activité, grâce à la mécatronique. Avec des solutions concrètes à mettre en place pour des gains parfois insoupçonnés. Il sera également question d’intelligence artificielle et de formation pour devenir mécatronicien.

C’est à découvrir dans “Machines Production L’Émission”.

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Décryptage

Nous recevons comme invités :

Olivier Tourneur, président de la commission mécatronique d’Artema, et directeur technique et développement business de Pack’Aéro Mécatronique

Sur notre plateau de Boulogne-Billancourt, il évoque :

    • Un guide né du partage d’expériences des acteurs de la mécatronique
    • L’impact de la mécatronique dans la transformation digitale
    • Les gains attendus grâce à l’intégration de la mécatronique
    • L’arrivée de l’intelligence artificielle et ses conséquences
    • La formation de mécatronicien

 

Pourquoi l’organisation professionnelle Artema, qui regroupe 150 entreprises spécialisées en mécatronique, a-t-elle décidé de lancer ce guide ?

Olivier Tourneur. La commission mécatronique, que je préside, au sein d’Artema, a été créée il y a seize ans pour accompagner les adhérents dans le développement de la mécatronique. Nous avons partagé nos expériences, nos pratiques et nos échecs au cours de ces différentes années. Et il nous a été évident d’aller au-delà du travail interne et de pouvoir partager cela en publiant et en mettant en valeur tout le travail qui a été fait à travers un guide mécatronique pour accompagner la filière mécanique.

La mécatronique reste une brique dans la transformation digitale des ateliers ?

O. T. Il faut savoir que la transformation digitale intègre la notion de technologie digitale de type numérique. Nous avons souhaité désigner la transformation mécatronique parce que la mécatronique possède, dans la dimension d’Artema, un caractère plus physique, plus hard, notamment dans les machines. Donc, ce n’est pas uniquement du soft et de l’informatique, c’est aussi de la mécanique, composée de capteurs et d’actionneurs. Et donc, à ce titre-là, nous sommes une brique complémentaire à toute cette évolution digitale.

Comment votre guide a-t-il été rédigé ? Sur quelles expertises vous êtes-vous appuyées ?

O. T. La commission mécatronique est constituée d’adhérents qui sont de type directeurs des ventes, directeurs innovation, directeurs R&D. Donc des dirigeants qui ont piloté de la transformation mécatronique au sein de leur entreprise et qui bénéficient d’un retour terrain. Ce guide repose sur une expertise industrielle terrain et non conceptuelle. Nous avons aussi travaillé avec le laboratoire Symme de l’Université Savoie Mont-Blanc, notamment sur deux thèses sur la mécatronicité des produits du marché.

Où trouve-t-on de la mécatronique dans un atelier de mécanique ?

O. T. Parmi les composants qui se trouvent notamment dans des machines de production, mais également dans les avions, les trains, les voitures. On en trouve dans une très grande diversité de produits finis.

Dans quels cas d’application rencontrés dans les entreprises de mécanique votre guide pourrait-il se révéler particulièrement utile ?

O. T. Notamment sur l’efficacité énergétique, avec un impact réel de la mécatronicité des produits sur les réductions de consommation. Le message qu’on souhaite faire passer auprès des entreprises de mécanique, c’est qu’elles prennent la peine de réfléchir à l’enrichissement de ces produits par la voie mécatronique. Un projet d’entreprise de transformation mécatronique des produits aura, non seulement des impacts technologiques mais aussi organisationnels, au niveau des processus et des compétences.

Quels gains peut-on espérer obtenir ?

O. T. Sur les composants, nous avons constaté des gains de l’ordre de 30 % voire 50 %, par exemple dans le domaine des préhenseurs de manutention, mais sur une brique. Cela dit, il faut savoir que l’ensemble d’une machine est constitué d’une multitude de briques, donc sur l’ensemble d’une machine, des gains très significatifs de plus de 30 % peuvent être atteints, et qui sont dans des ordres de grandeur recherchés pour faire évoluer les bilans carbone et la décarbonation.

La mécatronique possède un véritable atout pour réduire son empreinte carbone…

O. T. Nous travaillons énormément sur la partie énergivore d’une machine, par exemple. Que l’énergie soit électrique, pneumatique, hydraulique. Ce sont des composants qui ne sont pas de substitution. Ils sont complémentaires ou s’associent pour pouvoir y répondre.

Ce guide est-il amené à évoluer ?

O. T. Nous avions souhaité lancer une première publication pendant le salon Global Industrie 2024, à Paris. Nous prévoyons de le compléter avec les aspects production, RH et achats, en termes d’impact. Mais il faut savoir aussi gérer l’évolution de la société, notamment avec l’IA. Car l’IA va permettre de faciliter les prises de décisions. On va la retrouver dans le domaine de la conception par exemple, donc pour de l’assistance à la conception, au moment de l’acte de créativité. L’IA, on la trouve déjà dans des start-up spécialisées dans le domaine de la maintenance prédictive. L’idée étant de prendre les datas des machines qui sont issues des composants en mécatronique, comportant des capteurs. Des éléments numériques qu’il faut savoir traiter. Aujourd’hui, tous les algorithmes de l’IA sont suffisamment avancés pour être traités en maintenance prédictive. Ce qui permettra de réduire les coûts d’une manière très significative.

Comment forme-t-on un mécatronicien dans une entreprise ?

O. T. Artema travaille énormément avec les écoles d’ingénieurs, dans lesquelles nous avons pu faire valoir la reconnaissance du titre d’ingénieur mécatronicien qui, aujourd’hui, détient un statut reconnu. Artema a contribué dans les programmes de formation à associer non seulement l’électronique, mais aussi la mécanique et l’électrique, afin de donner une dimension réelle que nous avions besoin dans le domaine industriel.

C’est un métier d’avenir, mécatronicien ?

O. T. Il y aura de plus en plus de mécatronique dans les entreprises de mécanique notamment. Bien qu’il y ait toujours de la mécanique traditionnelle, celle-ci intégrera davantage d’intelligence, notamment en intégrant de l’IA. Si l’IA peut apporter beaucoup d’aide dans les prises de décision, il restera toujours de la mécanique.

Intervenants

Portfolio

Olivier TOURNEUR

Président de la commission mécatronique

Artema

Portfolio

Jérôme Meyrand

Machines Production

Rédacteur en Chef

Portfolio

Patrick Cazier

Machines Production

Rédacteur