Nous recevons deux invités :
Julie Voyer, directrice adjointe de Global Industrie
Sébastien Gillet, directeur de Global Industrie
Sur notre plateau de Boulogne-Billancourt, ils évoquent :
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- Le rôle que doit jouer un salon professionnel dans un monde ultra connecté
- La réindustrialisation est-elle déjà en marche ?
- Les solutions pour décarboner l’industrie
- L’attractivité des métiers au cœur du salon
- Les tendances en matière d’innovations
- Un salon qui s’internationalise
- Les technologies de l’industrie au service du sport
- Leurs bonnes raisons de faire du bruit pour l’industrie
Global Industrie, rassemblera du 25 au 28 mars à Paris-Nord Villepinte, plus de 2 300 exposants. Ce qui en fait le plus grand rendez-vous de l’industrie en France. A l’heure du tout numérique, à quoi servent ces manifestations professionnelles ? Quelle est leur utilité pour les exposants et les visiteurs ?
Sébastien Gillet : Ça sert déjà à se rencontrer, ça sert à se concrétiser, à construire des projets, ça sert à animer aussi une communauté. Pendant deux ans, tout le monde a subi la crise sanitaire due au Covid, pendant laquelle les professionnels ont repensé leurs métiers différemment. Certains se sont posé la question de savoir si le média salon avait encore un avenir aujourd’hui. Seulement, on a besoin de se voir, on a besoin de se rencontrer, on a besoin de se parler.
Julie Voyer : Un salon, c’est aussi un lieu de veille technologique, un lieu où on s’inspire. C’est bien évidemment prioritairement un moment de business. Mais soyons clairs, je pense que c’est aussi pour préparer l’avenir, pour se projeter : que ce soit sur la façon dont on souhaite appréhender demain son outil de production, son site industriel. Mais même plus largement, parce qu’aujourd’hui, la vocation d’un événement, ce n’est pas simplement de s’arrêter au business, c’est d’aller aussi préparer justement l’avenir, accueillir ces générations futures, donner envie d’industrie.
La réindustrialisation est en marche dans notre pays, portée par le plan de relance France 2030. Réussir cette réindustrialisation, c’est plusieurs défis qu’il faudra relever impérativement. Ressentez-vous déjà cet élan, ce dynamisme auprès de vos exposants ?
S. G. : On ressent déjà une bonne dynamique du côté des industriels. La relocalisation, la réindustrialisation, les prises de position politiques font qu’on n’est plus du tout dans la même perspective, dans la même mentalité qu’on l’était il y a cinq, sept ou dix ans. On s’aperçoit que l’industrie, vraiment, est au cœur des préoccupations politiques, comme l’agriculture d’ailleurs.
J. V. : On a cette chance quand même exceptionnelle, c’est, qu’au travers de Global Industrie, c’est toute l’industrie française qui est mise en avant. Toute l’année, on gère plus de douze événements et on est au contact de plus de 715 000 personnes. Donc, on prend le pouls dans l’ensemble des territoires, on a ce véritable baromètre et on voit cette reprise d’activité, on voit cet élan. C’est dans l’ensemble des régions qu’il y a une mobilisation forte. Depuis le plan de relance France 2030, ce sont plus de 150 réindustrialisations et relocalisations d’usines en France. C’est clairement un signal positif.
En matière de décarbonation, quelles réponses Global Industrie va-t-il apporter aux industriels ?
S. G. : On va permettre à notre visitorat de construire sa visite avec des sujets comme la décarbonation, grâce à un parcours où les entreprises seront clairement identifiées parce qu’elles ont des process, des innovations, des machines capables de répondre à la problématique de la décarbonation. L’industrie verte sera aussi au cœur des conférences, à travers des keynotes, plusieurs temps forts, des tables rondes.
J. V. : On a un univers qui est assez jeune et qui s’appelle « Energie et production durable ». L’objectif aussi, c’est d’apporter des solutions concrètes, parce que cela peut être aussi ça la clé. Produire moins de carbone, d’une certaine manière, c’est aussi travailler plus en local, c’est avoir des circuits plus courts, c’est faire en sorte que l’ensemble de la chaîne de valeur soit au plus proche du ou des sites de production.
Pas d’industrie sans talents, sans jeunes talents, mais un gros travail pédagogique reste à faire. Justement, quels sont vos objectifs alors que c’est ici, au salon Global Industrie, que se prépare l’usine de demain ?
S. G. : C’est de remontrer aux jeunes que l’industrie embauche et en CDI. L’industrie est belle, l’industrie paye mieux. Le public découvrira sur Global Industrie, plein d’activités, plein de temps forts à destination de 5 à 7 000 jeunes, allant du collégien jusqu’à l’élève ingénieur.
J. V. : On a la chance, en France, d’avoir la Semaine de l’industrie. Je pense qu’un événement comme Global Industrie, c’est vraiment aussi proposer la plus grande usine de France, ouverte pendant quatre jours. C’est exceptionnel. L’idée, c’est de proposer des lieux expérientiels. De proposer des boîtes à outils dans lesquelles les jeunes vont pouvoir tester et vivre des expériences. Il y aura des escape games, des jeux et des challenges. Nous voulons les rendre tous acteurs. L’attractivité des métiers passera aussi par notre espace Golden Tech, un concours de seize métiers réservés à des professionnels, qui vont incarner leur savoir-faire pendant quatre jours en se challengeant. Tous les métiers de l’industriel seront représentés : de la conception et tous les métiers liés aux enjeux de l’industrie du futur. Les Golden Tech, c’est pouvoir montrer les coulisses d’une entreprise industrielle, montrer ce qu’on ne voit pas en temps normal et pouvoir en s’inspirer, donner envie au public, et en même temps pouvoir récompenser tous ces professionnels.