Nous recevons deux invités :
Laurie Bru, avocate et docteure en droit
Julien Couchouron, chef du service industrie à Business France
Sur notre plateau de Boulogne-Billancourt, ils évoquent :
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- Les raisons qui ont poussé le gouvernement à lancer le dispositif Osez l’export !
- La possibilité d’embaucher un volontaire territorial de l’export
- Les aides pour exposer sur des salons professionnels
- Les plateformes de e-commerce pour l’industrie
- Les pièges à éviter dans le cadre d’un contrat international
- Comment s’assurer que son produit respecte la législation du pays où il est exporté
- Comment limiter les risques de contrefaçon à l’étranger
Alors que pour de nombreuses PME françaises, l’export reste encore une véritable aventure, le gouvernement a lancé, en septembre 2023, un dispositif « Osez l’export !» Mais ce n’est pas la première fois que l’Etat cherche à inciter les PME à se tourner davantage sur les marchés étrangers. « Il y a quelques années, le gouvernement avait mis en place un plan de relance pour venir en soutien des entreprises françaises au moment de l’épidémie de Covid-19 », rappelle Julien Couchouron, chef du service industrie à Business France. Alors que cette crise sanitaire mondiale n’affole plus le commerce international, l’ex-gouvernement d’Élisabeth Borne avait souhaité « donner un nouvel élan », pour « accompagner les entreprises françaises à gagner des parts de marché à l’international ». D’où ce programme « Osez l’export ! », dont l’ambition est « d’atteindre le cap des 200 000 entreprises exportatrices françaises à horizon 2030 », justifie M. Couchouron. Et de rappeler : « Nous sommes à peu près à 140 000 entreprises exportatrices, donc cela nous donne une belle marge de progression. »
Embaucher un volontaire territorial de l’export
Parmi les nouvelles mesures du programme, la possibilité d’embaucher un volontaire territorial de l’export. « Le volontariat territorial de l’export [VTE] est un outil RH visant à soutenir les PME et ETI qui souhaitent enclencher une internationalisation depuis la France. Cela va permettre aux entreprises françaises d’engager un jeune talent, que ce soit un alternant, un CDD, un CDI, pour effectuer une mission en lien avec une problématique export, mais depuis la France. » Et pour inciter les entreprises à engager un VTE, « une aide jusqu’à 12 000 euros plafonnée à hauteur de 50 % des dépenses liées au coût global de la mission du VTE », est désormais proposée. « Les critères d’éligibilité et les modalités pour faire la demande d’aide pour le VTE sont en train d’être définies », souligne Julien Couchouron, sur le plateau de MPLE.
Des aides sont également accordées aux entreprises qui voudraient exposer sur des salons professionnels, aussi bien en France qu’à l’étranger. Appelée « l’Export commence en France », cette mesure du programme « Osez l’export ! » consiste à « inviter, chaque année, près de 700 acheteurs étrangers sur 30 à 35 événements professionnels majeurs qui ont lieu en France pour justement organiser des rendez-vous avec des entreprises françaises qui participent à ces événements-là », explique M. Couchouron. Les prochains salons éligibles étant Hyvolution, Global Industrie et JEC World. Mais ces aides peuvent également s’étendre à des salons professionnels organisés au-delà de nos frontières. Pour cela, « l’État a augmenté la part de la subvention publique accordée au Pavillon France opéré par Business France sur des salons internationaux majeurs », prévient notre invité. Et d’ajouter : « L’idée de cette subvention, c’est vraiment d’intervenir en tant que bouclier anti-inflation contre la hausse des coûts que l’on a constaté sur l’ensemble des salons depuis le Covid-19. »
Inciter les entreprises à se servir des marketplaces
Faire connaître l’offre des PME françaises grâce à des e-vitrines sectorielles et renforcer la visibilité des produits français sur les plus grandes plateformes mondiales d’e-commerce, est une mesure que nous explique Julien Couchouron. Un objectif a été fixé : qu’en 2025, près de 80 % des interactions entre des acheteurs et des fournisseurs B2B s’effectuent via ces canaux numériques. Pour cela, le plan « Osez l’export ! » prévoit la mise en place de deux nouveaux outils, « qui vont s’adapter aux différents niveaux de maturité des entreprises françaises avec les marketplaces », souligne notre expert. Et de détailler : « Le premier outil, c’est une marketplace qui s’appelle la Marketplace Business France qui va s’adresser aux entreprises les moins aguerries à cette notion de e-commerce. L’idée, c’est de pouvoir justement les aider à référencer leurs produits sur cette marketplace développée par Business France. » Le second outil va davantage intéresser les entreprises « plus matures sur la notion de e-commerce » en référençant « les principales marketplaces généralistes ou spécialisées que l’on observe dans le monde entier » afin de leur permettre de « pouvoir y exposer leurs produits et leurs solutions via des pavillons France digitaux ». Julien Couchouron cite alors celle d’Alibaba (connue de tous), et J-GoodTech, une marketplace industrielle japonaise, VirtualExpo, une plateforme de e-commerce française avec un « rayonnement international, puisqu’elle existe en neuf langues », indique-t-il. Parmi les six marketplaces sectorielles de VirtualExpo, celle qui aborde le secteur de l’industrie s’appelle DirectIndustry.