Nous recevons deux invités :
Samuel Cutullic, directeur général adjoint de NAE, le réseau Normandie Aéro Espace
Christophe Tisserand, directeur du développement commercial chez MMB Volum-e
Sur notre plateau, ils évoquent :
- L’allégement de l’avion grâce à la fabrication additive
- La montée en puissance de l’électrique entraînera l’utilisation de matériaux plus performants
- Des ruptures technologiques pour l’avion à l’hydrogène
Si les pièces critiques imprimées en 3D ne sont pas légion dans l’aéronautique ou le spatial, il est certain que les constructeurs auront de plus en plus recours à cette technologie de fabrication, une fois arrivée à maturité. Mais déjà ArianeGroup a franchi le pas avec une croix de cardan destinée au système propulsif d’Ariane 5. Une pièce que notre invité, Christophe Tisserand, directeur du développement commercial chez MMB Volum-e, a bien voulu apporter pour cette émission consacrée à l’aéronautique.
Alors qu’il ne fait aucun doute que l’additif sera davantage sollicité à l’avenir, nous avons cherché à savoir quels étaient les critères exigés par les donneurs d’ordre aux fabricants. « Le client a un cahier des charges par rapport à sa pièce, sa fonction et avec des caractéristiques mécaniques, explique M. Tisserand, dont le savoir-faire de MMB Volum-e est de produire des pièces en fabrication additive métal. Notre rôle sera de l’accompagner dans le développement, depuis le démarrage et jusqu’à la production en série des pièces. » Pour cela, MMB Volum-e devra « valider les paramétries sur les machines, poursuit notre invité. Mais aussi valider les santés matières, les porosités. En fait, nous allons valider que la pièce puisse être présentée en usinage, assemblée, puis nous allons assurer le suivi de cette pièce en production série ». Un suivi qui passera par des relevés sur des échantillons, et un suivi sur la qualité de la poudre.
Le poids, la hantise des constructeurs d’avion
Bien sûr, le recours à la fabrication additive sera l’une des clés de la réussite de l’avion du futur, qui sera, très certainement, un appareil n’émettant plus aucun milligramme de CO2. Et c’est le poids qui restera l’ennemi des constructeurs. En s’appuyant sur la fabrication additive, les constructeurs vont « rechercher des gains de poids, mais aussi des gains de performance, qui peuvent ensuite engendrer des gains de poids », évoque, sur notre plateau, Christophe Tisserand. Et d’expliquer qu’une pièce imprimée pourrait posséder les mêmes performances qu’une pièce plus grande, produite de manière conventionnelle. Et en matière d’assemblage de pièces, l’additif rendra bien des services. Pour M. Tisserand, un ensemble mécanique, qui serait constitué de plusieurs pièces produites séparément puis assemblées, pourra être directement imprimé.
Samuel Cutullic, directeur général adjoint de NAE (Normandie Aéro Espace), un réseau d’acteurs du domaine aéronautique et spatial, également invité sur notre plateau, affirme que l’enjeu de la fabrication additive est l’allègement. Pour lui, la décarbonation dans l’aéronautique passera, dans un premier temps, par une réduction de la masse d’un avion, « pour moins consommer ». Et « grâce à la fabrication additive, « nous allons optimiser les pièces. C’est un réel levier », pour construire l’avion du futur.