Nous recevons trois invités :
Mimoun Mjallad, expert d’assistance en risque machine à l’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité
Jean-Christophe Fincato, président de Fives Machining
Maxime Pivot, directeur technique d’A.Synoptim
Sur notre plateau, ils évoquent :
- L’activité du rétrofit d’un point de vue réglementaire
- Les composants qui sont le plus souvent rétrofités
- Les avantages et inconvénients de passer par le rétrofit
- Les obligations, en matière de sécurité, pour les utilisateurs de machines rétrofitées
- Les vertus du rétrofit en matière d’écologie
Le rétrofit, une activité réglementée ?
Selon Mimoun Mjallad, expert d’assistance en risque machine à l’INRS, l’activité de rétrofit n’est pas définie réglementairement, toutefois cela consiste à rénover des machines et autres équipements de production, en gardant leur structure mécanique, essentiellement son bâti d’origine. Mais pour revenir sur l’aspect réglementaire, notre expert rappelle quand même qu’il existe trois types de machine-outil mis sur le marché :
- les machines neuves,
- Les machines d’occasion,
- les machines maintenues en service
Le rétrofit va plutôt concerner les machines d’occasion et celles maintenues en service.
Dans le cycle de vie normal d’une machine, cette dernière peut être amenée à être modifiée, pour les raisons que M. Mjallad a évoquées. Mais, prévient-il, si l’entreprise a le droit de modifier ses machines-outils, « il n’a pas le droit de dégrader leur niveau de sécurité ». Si d’une « point de vue européen, il n’existe pas de réglementation particulière pour la modification », Mimoun Mjallad conseille les mécaniciens de se référer au guide technique de modification des machines, édité par le ministère du Travail, qui rappelle certaines règles.
Pourquoi passer par le rétrofit ?
Le choix du rétrofit peut être motivé par plusieurs raisons. « Garantir la qualité des pièces et donc les performances de la machine », répond Jean-Christophe Fincato, président de Fives Machining. « Généralement, c’est pour améliorer la production, principalement les performances de la machine, affirme de son côté notre expert de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Gérer de l’obsolescence pour améliorer la maintenance. » Mais il peut être également question, pour l’entreprise de mécanique, d’améliorer la sécurité de son équipement, en le mettant à de nouvelles normes en vigueur.
Les composants les plus souvent rétrofités
Jean-Christophe Fincato rappelle les deux grandes familles de composants que l’on vient remplacer le plus souvent dans les machines-outils. Il s’agit des rétrofits électriques, comme les commandes numériques. Des opérations qui consistent à gérer des obsolescences, améliorer la performance de la CN et des systèmes de commande des machines. La deuxième famille étant les rétrofits mécaniques. Cela peut aller des rails, patins, jusqu’aux électrobroches. Expert dans les commandes numériques, Maxime Pivot, directeur technique d’A.Synoptim, répond à des demandes de rétrofit de CN de machines-outils. Le chantier est simple : « On va enlever la commande numérique existante pour en intégrer une nouvelle, neuve, de dernière génération. »
Mais l’opération n’est pas anodine, car
« on va, entre guillemets, enlever le cerveau de la machine qui est obsolète pour intégrer un nouveau cerveau, une nouvelle CN qui va proposer plus d’outils avec de nouvelles fonctionnalités. Donc, on va optimiser forcément la production »
évoque Maxime sur notre plateau. Et de poursuivre : « On va améliorer l’interface, l’utilisation de la commande au niveau de la programmation, notamment. Mais on va s’adapter à ce qui est existant. Donc, cela va être principalement un remplacement électrique, mais aussi un remplacement au niveau des asservissements. En gros, on l’a recyclée. On a enlevé un composant qui était usé, pour en remettre un neuf avec plus de possibilités. »