Qui est Vinh Kok Quach ?
C’est à l’âge de 10 ans que Vinh Kok Quach débarque en France. Quittant son pays natal, le Cambodge, il est confié à la DDASS, la direction départementale des affaires sanitaires et sociales. Mais quel parcours depuis… Né à Phnom Penh en 1972, il commence sa carrière à l’âge de 23 ans, après avoir été diplômé de l’Ecole centrale de Nantes (Loire-Atlantique) et de HEC, chez le cimentier Lafarge. Il occupe un poste dans la finance, avant d’être nommé directeur marketing et stratégie en Allemagne puis en Chine. Et c’est dans ce dernier pays, qu’il prendra les fonctions de directeur de projets pour y construire deux cimenteries. Devenu vice-président distribution pour le groupe Lafarge, il finira par quitter le secteur de la construction pour rejoindre, en 2012, l’entreprise minière et métallurgique française Eramet, où il prendra le poste de directeur général de la branche « alliages », toujours en Chine.
Un précieux savoir-faire
En 2016, c’est le grand saut dans l’entrepreneuriat, en reprenant l’entreprise AIF, située à Villeparisis (Seine-et-Marne). Ateliers de l’Ile-de-France est un des pionniers des outils coupants sur le territoire, fournissant de grands industriels, tels que Safran, Dassault ou General Electric (GE). Son entrée dans l’univers de la mécanique le passionne, conscient qu’en rachetant cette PME fondée en 1958, il mettait aussi la main sur un savoir-faire exceptionnel. Dans le mensuel local Magjournal 77, Vinh Kok Quach confiait, le 23 mars 2021 : « Pour nous, le travail en atelier est noble. Quand on a en main une machine qui coûte plusieurs centaines de milliers d’euros, c’est une vraie responsabilité. »
Et sa volonté de pouvoir consolider une telle expertise en France ne le quitte jamais. « Car l’outil coupant est un élément majeur de performance de l’usinage », rappelle-t-il. Pour ce chef d’entreprise Centralien, son obsession est de ne pas « perdre la maîtrise des outils coupants en France », car cela augmenterait « le risque de délocaliser nos usinages à l’étranger. Les outils coupants restent un atout clé pour gagner en performance », évoquait-il, lors d’une interview donnée à Machines Production, en février 2021 (n°1100).
Crise sanitaire
Pour Vinh Kok Quach, « la France a perdu la bataille des machines-outils. Aujourd’hui, elle risque de perdre le savoir-faire stratégique de l’usinage avec la délocalisation des outils coupants », s’inquiétait-il dans cet entretien réalisé par notre journaliste Patrick Cazier.
Il faut dire que le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19 a d’une certaine manière rebattu les cartes de la mondialisation. Toujours dans les colonnes du Magjournal 77, Vinh Kok Quach affirmait : « Les Allemands achètent allemand, les Américains achètent américain, les Japonais achètent japonais. Nous, nous achetons chinois et j’espère qu’avec la crise du Covid cet état d’esprit va changer. » Et de constater une nouvelle tendance au sein même de l’activité de son entreprise de Villeparisis : « Beaucoup de clients demandent de réparer des outils au lieu de les remplacer, pour diminuer l’empreinte carbone. » L’écoresponsabilité est en marche.