Les grandes familles de lubrifiants
Chez le producteur de lubrifiants Blaser Swisslube, on insiste sur le fait que les aspects environnementaux doivent être pris en compte, mais sans oublier pour autant l’aspect économique. « Moi, j’aime bien le terme écoresponsable, parce que dans écoresponsable, on pense tout de suite au mot écologique, mais ça rime aussi avec économique », affirme Philippe Lacroix, directeur de la filiale française du groupe suisse. Et de rappeler, qu’il existe une norme internationale, l’ISO 14 001, qui « aide les entreprises à avoir des analyses, des réflexions sur le sujet de l’environnement et de l’amélioration qu’ils peuvent apporter par rapport à l’impact environnemental ». Sans oublier, le règlement européen Reach, qui « régule, autorise et regroupe toutes les substances chimiques ».
Mais avant d’aller plus loin dans ce débat, Philippe Lacroix rappelle les différentes familles de produits, « qui ont des impacts différents ». Et de citer les huiles à bases minérales, donc des bases de pétrole, celles à bases végétales, « c’est des énergies renouvelables ». Sans oublier, les fluides synthétiques et semi-synthétiques qui, eux, ne contiennent pas d’huile. « Donc, il y a vraiment des gammes de produits qui sont complètement différents et qui peuvent avoir des avantages et des inconvénients avec des impacts qui sont bien différents aussi », dit-il.
Si l’on peut penser que l’utilisation d’une huile de coupe à base végétale viendra satisfaire les usineurs écoresponsables, certains souhaitent aller encore plus loin. « La base végétale, on se dit ‘‘super’’, c’est une base renouvelable, c’est quelque chose de très écologique, commente Philippe Lacroix. Mais, il n’y a jamais rien de parfait dans une base végétale. Comme c’est un produit naturel biodégradable, le but n’est donc pas que le produit se décompose en 28 jours dans la machine. C’est la raison pour laquelle dans un lubrifiant ayant une base végétale, on ajoute des conservateurs. C’est plus ou moins écologique et c’est pour ça, d’ailleurs, qu’il y a d’autres législations qui sont apparues. Entre autres, il existe une réglementation sur les formaldéhydes, qui sont des conservateurs utilisés dans de très nombreux lubrifiants. Sauf que l’industrie s’est aperçue que ces substances étaient assez dangereuses pour la santé, avant d’être interdites. » Philippe Lacroix souligne que Blaser Swisslube n’a jamais utilisé de formaldéhydes dans ses huiles solubles, qui sont « stabilisés naturellement ».
Des entreprises de plus en plus sensibles à l’environnement
Camille Denis rappelle que les entreprises sont beaucoup plus sensibilisées à l’impact de leurs activités sur leur territoire. « Et j’observe, je sens, une réelle envie de s’améliorer, d’aller justement au-delà de ce qui a été fait jusqu’à présent », affirme-t-elle sur notre plateau. Laquelle a également pu observer que beaucoup de chefs d’entreprise avaient compris qu’en travaillant à la préservation de l’environnement, cela pouvait être aussi « un levier de compétitivité ». Et d’ajouter : « C’est également une forte demande des salariés, des collaborateurs, soit pour ceux qui sont déjà dans l’entreprise, soit pour ceux qui postulent pour intégrer une entreprise. » Les actions en matière d’écoresponsabilité mises en place chez leur futur employeur figurent parmi les demandes des jeunes candidats, lors des entretiens d’embauche.
De son côté, Philippe Lacroix a pu remorquer que les grandes entreprises, qui sont principalement dans le domaine aéronautique, « nous demandent une analyse complète de l’empreinte carbone de notre produit ». Cela peut aller de l’approvisionnement des produits nécessaires à la fabrication d’un lubrifiant, à la manière dont il est fabriqué. « Mais ça, c’est la base, car ils vont bien au-delà, précise M. Lacroix. Ils veulent connaître quel sera l’impact du lubrifiant dans leurs propres process de production sur l’environnement. Et cela va même jusqu’à la gestion de la fin de vie du produit, s’il peut être recyclé… »