Premier pas vers l’industrialisation pour douze start-up françaises

Avec un total de 42,8 millions d'euros d'aides, la sixième vague de l'appel à projets « Première usine » vient d'être dévoilée. Ces jeunes entreprises innovantes, sélectionnées par la Direction générale des entreprises, vont pouvoir concrétiser leur premier site de production, contribuant à la réindustrialisation et à la transition écologique en France.

Douze nouveaux lauréats de l’appel à projets « première usine », lancé dans le cadre de France 2030, ont été dévoilés par la Direction générale des entreprises (DGE), représentant un montant total de 42,8 millions d’euros d’aides, afin de soutenir leurs investissements dans leur premier site industriel. Des jeunes pousses sélectionnées, « à fort potentiel de croissance », souligne la DGE, et travaillant « dans des secteurs d’intérêt prioritaire », tels que les matériaux, le recyclage, le transport, l’électronique, l’énergie et l’agroalimentaire. Voici les douze lauréats de cette sixième relève d’un dispositif qui a déjà soutenu 78 projets à hauteur de 336 millions d’euros, représentant un montant total d’investissement productif de près de 4 milliards d’euros. De la production d’un avion à propulsion hybride à la fabrication d’un chalumeau à hydrogène, en passant par un lave-vaisselle durable et la production de pièces réfractaires imprimées en 3D.

Aura Factory, d’Aura Aero. Implantée à Cugnaux (Haute-Garonne), le constructeur aéronautique française fondé en 2018 par d’anciens ingénieurs d’Airbus travaille à la mise en œuvre de la ligne d’assemblage de prototypes et d’une autre ligne consacrée à la production série de son avion régional ERA, à propulsion hybride (thermique-électrique).

Bartholdi V3, de Mincatec Energy. L’entreprise de Belfort a pour projet la création d’une ligne pilote pour la production de stockages d’hydrogène par hydrures métalliques. Il s’agit plus précisément de réservoirs de stockage d’hydrogène solide, une solution innovante pour transporter plus facilement cette source d’énergie.

Bulane Factory, de Bulane. Le fabricant de chalumeaux à hydrogène alimentés par un électrolyseur mobile travaille, depuis son site de Fabrègues (Hérault), à la production de ses électrolyseurs innovants permettant des combustions décarbonées pour substituer les énergies fossiles.

Cali, d’Ecocem France. A Dunkerque (Nord), la start-up projette d’installer sa première unité de production industrielle de sa technologie béton à partir de son liant ACT, afin de réduire drastiquement le taux de clinker dans le ciment. Ce projet a nécessité 40 millions d’euros d’investissement en R&D au cours de la décennie écoulée, peut-on lire dans l’Usine nouvelle. Son objectif étant d’abaisser à moins de 30 % le taux de clinker par rapport à un ciment moyen vendu en France (75 %).

EverEver. Le projet qui porte le nom de cette entreprise implantée à Rennes (Ille-et-Vilaine) va produire à Vannes (Morbihan) un lave-vaisselle robuste, décrit comme étant une « alternative au prêt à jeter ».

Fablifi, d’Oledcomm. Ce spécialiste de la communication sans fil par la lumière des LED (LiFi) travaille à la construction et la mise en service de sa première usine dédiée à la LiFi. L’entreprise de Rambouillet (Yvelines) est un spin-off de l’université Paris-Saclay.

Firmater, de Filiater. La première usine de cette entreprise de Nice (Alpes-Maritimes) va produire, dans une logique d’économie circulaire, des matériaux de construction, grâce à une « valorisation efficiente » des déchets de chantiers.

Lactips, de Tilspac. A Saint-Paul-en-Jarez (Loire), ce spécialiste des microplastiques développe et produit des polymères naturels et biodégradables. Sa technologie baptisée Lactips se présente comme une solution 100 % naturelle et biodégradable, non seulement dans le sol, à la même vitesse que les déchets organiques, mais également dans l’eau.

MSI Factory, de Silios Technologies. Depuis son site de Rousset (Hautes-Alpes), ce spécialiste de la micro-optique pour la mise en forme de faisceaux laser et la spectrométrie visible va construire sa première usine de production en séries de caméras multispectrales.

Norifab4, de Norimat. L’ambition de cette entreprise toulousaine est d’industrialiser la fabrication de pièces réfractaires à l’aide de la technologie hybride associant la fabrication additive et le procédé de frittage Spark Plasma Sintering (FAST/SPS), qui permet de densifier complètement (porosité inférieure à 1 %) les pièces vertes (n’ayant pas encore subi les traitements post-impression nécessaires pour atteindre ses propriétés finales), juste après l’impression, en une seule étape et moins d’une heure de traitement thermique. Objectif : produire des matériaux inaccessibles avec d’autres technologies.

NUC2030, de Planète Chanvre. C’est dans le cadre de l’extension technologique d’un premier site que cette structure d’Aulnoy (Seine-et-Marne) fondée en 2007 par une douzaine d’agriculteurs, va bâtir une nouvelle usine de défibrage de chanvre, intégrant un procédé industriel innovant. « Notre usine actuelle, datant de 2011, était plutôt un prototype arrivé à saturation et fonctionnant sur une cadence de production relativement lente, puisqu’elle ne peut traiter que 5 000 tonnes de paille de chanvre par an contre 16000 tonnes pour la nouvelle usine », avait confié Franck Barbier, président de la société, le 24 septembre, dans les colonnes de l’Usine nouvelle.

UTP, de Géochanvre. A Lézinnes (Yonne), le spécialiste des toiles végétales en fibres de chanvre va créer une unité de transformation de pailles (UTP) et fibres de chanvre, à partir de sa technologie de fabrication brevetée.

Lancé en 2022 dans le cadre de France 2030, le dispositif « première usine », piloté par la Direction générale des entreprises, avec le Secrétariat général pour l’investissement et opéré pour le compte de l’Etat par Bpifrance, est destiné aux start-up et aux PME innovantes à vocation industrielle. Il vise à faciliter l’industrialisation de productions innovantes et stratégiques sur le territoire français.