Pollet met l’Homme au centre, avec Hurco

Ce reportage avait pour but de comprendre la démarche d'une PMI investissant dans une machines 5 axes. Si la réponse technique est bien là, elle se complète d'une exemplarité humaine rare. L'apprentissage, la responsabilisation des hommes, leur respect participent au succès d'une entreprise exceptionnelle.

L’histoire de Pollet Mécanique commence de manière classique, par la passion de Robert Pollet pour le décolletage en 1982. Elle se poursuit de manière rare par sa transmission à Richard Messon en 1995, 24 ans alors, et qui a débuté comme stagiaire dans l’entreprise. Avec les 3 salariés du début, sa transformation en société de mécanique générale et de précision se fait avec succès. Elle continue aujourd’hui avec un nouvel associé, Vincent Aymard, dont les compétences acquises notamment avec les Compagnons du Devoir se sont renforcées d’expériences fortes.  » J’avais besoin d’une épaule technique forte pour prendre du recul,  » explique Richard Messon. Ce recul, le co-gérant, le prend dans son cabinet d’acupuncture, installé au coeur de l’entreprise. Tous les employés bénéficient ainsi de soins gratuits, pour être mieux au travail. Cette histoire peu banale se traduit dans une organisation et une réflexion technique également hors du commun.

Des centres Hurco jalonnent la progression des régleurs
Décolleteur à l’origine, les Ets Pollet entreprennent leur évolution vers la mécanique générale et de précision en investissant dès le début des années 90 dans un centre d’usinage Hurco BMC20.  » La convivialité de la commande par apprentissage a permis aux régleurs une appropriation rapide des subtilités du fraisage,  » explique Richard Messon. Les Ets Pollet réalisent des pièces de précision pour des constructeurs de machines spéciales pour l’emballage, le tri sélectif, la lunetterie, entre autres, ainsi que les outillages périphériques. Depuis la pièce unitaire jusqu’à la moyenne série, ces pièces sont de plus en plus complexes. Dès l’origine de l’entreprise, chaque professionnel – ils sont aujourd’hui 15 à l’atelier et 2 pour l’administratif – est responsable de son travail. Chacun doit pouvoir programmer directement ses machines en code ISO, construire les gammes de fabrication et les faire progresser, assurer la qualité et la traçabilité de son travail. Quatre centres Hurco sont alignés dans l’atelier, dont 2 en 3 axes (VMX50 en 2002 – 1 200 x 660 x 610 mm – VM1 en 2003-660 x 356 x 457 mm) 1 en quatre axes (VMX 24 en 2002) et le VMX 42SRTi CTS 5 axes entré en 2013.  » Je connaissais bien les centres Hurco et j’ai été heureux de les retrouver ici,  » explique Vincent Aymard, co-gérant. Afin de faire baisser les coûts de production, les Ets Pollet co-développent les produits avec leurs clients. Ces partenariats ont d’ailleurs été à l’origine de l’investissement dans le centre Hurco VMX 42SRTi CTS 5 axes.  » La précision requise ne permet plus de multiples reprises sur diverses machines,  » souligne Vincent Aymard.  » Et l’usinage de 5 faces en un seul montage contribue à baisser les coûts de fabrication.  » Effectivement, le centre d’usinage travaille en temps masqué, pendant que le régleur prépare une autre machine. De plus, les délais sont raccourcis et les en-cours pratiquement supprimés. Travaillant en deux postes, les régleurs se sont rapidement appropriés la technologie 5 axes. Sébastien, l’un d’entre eux, le confirme avec enthousiasme :  » Avec la commande intuitive Hurco, la programmation du centre 5 axes m’est rapidement devenue familière,  » dit-il.

Jouer avec le temps gagné, et gagner en précision
Aujourd’hui, en fonction des pièces à exécuter, les régleurs peuvent choisir entre des centres d’usinage à la fois complémentaires et dotés d’une console de programmation similaire. Ainsi, des pièces d’aspect relativement simples sont faites sur le centre 5 axes, parce qu’un cycle d’usinage long sur cinq faces permet de charger la machine le week-end. Durant son temps de travail, un régleur charge un centre 3 axes, pendant que le centre Hurco 5 axes produit de manière autonome. Côté précision, le centre 5 axes Hurco donne également toute satisfaction, voire au-delà. La machine permet d’effectuer des alésages par retournement sur deux faces dont l’alignement d’axe est d’environ 3 µm, par exemple. Le contrôle automatique des outils et des pièces avec palpeurs Renishaw assure la conformité du travail réalisé. Egalement, des pièces aux formes de plus en plus complexes entrent dans le programme de l’atelier. Appréciant ce triple effet sur la précision, les coûts et la montée en gamme de complexité, les clients des Ets Pollet sollicitent de plus en plus Vincent Aymard pour de nouvelles pièces.  » Nous pouvons mesurer l’effet bénéfique de notre investissement, en comparant nos devis et le coût final de réalisation grâce à notre GPAO Clipper, de Clip Industrie,  » affirme-t-il.  » Et, tout en conservant nos marges, nous en faisons bénéficier nos clients.  » En conclusion, Richard Messon nous confie :  » Le plus important dans notre entreprise, ce sont les hommes et la transmission de leurs savoirs. Et les centres Hurco, avec la convivialité de leur programmation et la qualité du service Hurco France y contribuent largement.  » Un centre Hurco VMX50 30i CTS doit d’ailleurs bientôt apporter une capacité supplémentaire aux Ets Pollet.

L’apprentissage, devoir et devenir des entreprises
Compagnon du Devoir du Tour de France, Vincent Aymard défend les valeurs de l’apprentissage dans les entreprises industrielles avec ferveur.  » Plus qu’une nécessité, l’apprentissage est un devoir pour les entreprises de mécanique,  » dit-il. Dans les Ets Pollet, 2 stagiaires et 3 apprentis sont formés aux arcanes de la fabrication mécanique. Responsables de leur travail, les régleurs les forment avec attention et plaisir, étant souvent eux-mêmes issus de cette filière.  » Que les apprentis restent ou pas à l’issu de leur formation n’est pas important,  » explique Vincent Aymard.  » C’est toute l’industrie que nous soutenons par la transmission de la passion de notre métier et de nos savoir-faire,  » dit-il. Cette mission trouve aussi son prolongement par l’ouverture des portes de l’entreprise aux collèges. Professeur, parents et enfants peuvent ainsi découvrir l’intérêt d’emprunter la voie des métiers de la mécanique industrielle. Trop souvent ignorées, voire dénigrées, ces professions sont alors redécouvertes et les visiteurs remettent alors en cause leurs idées préconçues, en constatant le plaisir de travailler dans une entreprise moderne, propre et bien équipée, dans laquelle l’Homme a toute sa place et peut être fier de son travail. Avec les lycées techniques et les CFA de la région, les Ets Pollet contribuent ainsi au devenir de l’industrie mécanique française. Combien le font d’aussi belle manière ?