L’art de maîtriser les copeaux en alésage

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Outillage - Outils coupants Par Jérôme MEYRAND Publié le  17/12/2024
gamme Nanojet
Gamme d’alésoirs en carbure monobloc Nanojet de Seco.

En combinant une conception innovante et un contrôle rigoureux de la production, Seco Tools propose un alésoir adapté aux matières à copeaux longs. Avec des tests réussis sur le terrain, le Nanojet fait ses preuves et s’apprête à redéfinir les standards de l’alésage industriel.


Nos lecteurs le savent. La maîtrise du copeau dans l’alésage, c’est essentiel. C’est même le nerf de la guerre quand on travaille sur des matières à copeaux longs. Commercialisé en mars, le Nanojet est un alésoir en carbure monobloc conçu et produit à La Tour-du-Pin (Isère), le site dédié aux outils d’alésage du groupe suédois Seco. « C’est une évolution de nos alésoirs en carbure monobloc Nanofix. L’idée était de se passer de son corps additionnel qui amène l’arrosage », explique Jean-Bernard Hantin, chef de produit alésage Seco Tools Reaming. Justement, c’est une sortie d’arrosage innovante qui permet de délivrer un flux à la fois précis et puissant directement au niveau de la zone de coupe pour un meilleur contrôle du copeau, éliminant tout risque de bourrage. « Nous ne voulions pas d’un arrosage latéral, mais plutôt au niveau de chaque goujure de l’outil », poursuit M. Hantin.

Des barreaux rectifiés aux trous d’huile extrudés sont livrés sur le site isérois. « Notre challenge étant de calibrer le diamètre coupant et d’affûter l’alésoir avec des goujures parfaitement indexées sur les trous d’arrosage », souligne Lilian Rimet, directeur du site Seco Tools Reaming. Le Nanojet pouvant comporter de quatre à six trous. La production du Nanojet est automatisée à 100 %.

Micromètre laser

Une fois produit, chaque outil est contrôlé, d’abord en cours de production, directement dans la rectifieuse cylindrique 5 axes Rollomatic NP50, puis un contrôle unitaire est réalisé avant chaque départ pour le revêtement (externalisé à quelques kilomètres du site), puis avant expédition au client. « On contrôle le diamètre, puis on vérifie à la loupe qu’il n’y ait pas d’écaillage », détaille M. Rimet. Le contrôle dimensionnel étant assuré sur un micromètre laser. « L’outil va venir couper un faisceau laser afin de nous donner une dimension au dixième de micron », souligne Jean-Bernard Hantin.

opérateur travaillant sur une rectifieuse

Un rectifieur devant sa rectifieuse cylindrique 5 axes Rollomatic NP50 dans l’usine Seco Tools Reaming à La Tour-du-Pin, le 29 octobre.

La majorité des demandes de Nanojet concerne le custom design. « Si nous stockons toutes les cotes rondes de nos alésoirs, notre objectif est aussi de fournir l’alésoir le plus rapidement possible à la cote demandée », affirme M. Rimet. D’où une forte automatisation du process de production des Nanojet. « On est capable de tenir une tolérance sur l’alésoir qui est plus petite que la taille d’un globule rouge, enchaîne Jean-Bernard Hantin. Un globule rouge mesure 8 microns. Sur nos alésoirs la tolérance est de 4 à 6 microns. » Pour cela, l’atelier de production est climatisé, les huiles de coupe réfrigérées, distribuées à travers un réseau qui alimente chaque machine depuis une centrale.

opérateur contrôle un outil au micromètre laser

Chaque alésoir est contrôlé sur un micromètre laser Marposs Aeroel. Ici, un Nanojet.

Avant de lancer sa commercialisation, des « field tests » ont permis de rassurer Lilian Rimet et son équipe de La Tour-du-Pin. « Ils ont tous donné de bons résultats », se félicite le directeur du site. Et de citer le cas d’un client en Italie, qui produit des corps de pompes à injection. « Il rencontrait des difficultés au niveau de la gestion du copeau sur l’alésage d’un perçage qui débouchait sur un autre trou, mais de plus petit diamètre. Avec Nanojet, il a augmenté les durées de vie de plus de 50 % par rapport à ses alésoirs précédents, et la productivité de plus de 50 % en lui permettant d’augmenter ses avances. » Le client était tellement satisfait, qu’il en a commandé une centaine, confie M. Rimet, précisant qu’il avait, jusqu’à présent, eu du mal à maintenir les états de surface exigés par le plan. « Le Nanojet est idéal pour tous ceux qui travaillent des matières à copeaux longs, insiste Jean-Bernard Hantin. La maîtrise du copeau dans une opération d’alésage, c’est essentiel. Un recyclage copeau va à minima créer une rayure, qui va générer un rebut pour cause d’état de surface non conforme. Et dans le pire des cas, c’est de l’écaillage, des efforts parasites créés par le copeau, qui vont tuer le dimensionnel. »

Nuances d’optimisation

Le nouvel alésoir de Seco existe avec la nuance RX2000, « une nuance polyvalente qui va être capable d’usiner la majeure partie des matériaux, avec de bonnes performances », glisse Lilian Rimet. Mais pour les cas les plus pointus, une dizaine de nuances d’optimisation ont été développées. Pour choisir la nuance la plus adéquate, le configurateur MyDesign guidera l’entreprise en fonction de la matière, de la tolérance du trou et de l’état de surface souhaité.

Enfin, si le Nanojet existe actuellement dans des diamètres de 1,5 à 9,96 mm, des évolutions de longueur sont en cours. Dès 2025, l’alésoir monobloc sera disponible dans des versions médiums (de 7 à 9xD) et longues (15-17xD). Il est également prévu d’étendre la gamme jusqu’à un diamètre de 12 mm.

L’art de maîtriser les copeaux en alésage
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.
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