La fabrication additive en quête d’un nouveau souffle
Le salon Formnext 2024 réunira près de 800 exposants, dont 50 entreprises françaises, pour présenter des innovations en fabrication additive, essentielles à son industrialisation.
Près de 800 exposants présenteront au salon Formnext 2024 leurs derniers développements, des innovations indispensables pour faire passer ce procédé à un véritable stade industriel. A ne pas manquer ainsi les solutions qu’exposeront les 50 entreprises françaises présentes à la manifestation qui aura lieu du 19 au 22 novembre dans les halls d’exposition de Francfort (Allemagne).
Quarante ans après la présentation de la première machine de fabrication additive (FA) et malgré de multiples innovations ainsi que l’apparition de procédés tous azimuts, cette technologie révolutionnaire lutte toujours avec ses défis originaux. A savoir, sa piètre productivité, une qualité difficilement reproductible, la certification longue et compliquée des pièces, une standardisation encore naissante, des post-traitements qui allongent le cycle de production, incompressibilité des supports dans la plupart des applications… Bien sûr, ses nombreux avantages ont séduit beaucoup de domaines industriels et les constructeurs travaillent toujours d’arrache-pied pour réduire, voire éliminer ces inconvénients.
La France dans le peloton de tête
Principal rendez-vous international du domaine (60 % des exposants viennent de l’étranger et l’Australie est invité d’honneur cette année), Formnext permettra aux visiteurs de compter les améliorations qui permettront de dépasser ces handicaps et de dénicher le nec plus ultra de la FA parmi les solutions proposées par des sociétés venues des États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne. La France s’inscrit dans le peloton de tête de ces pays les plus innovants dans la fabrication additive et affiche un éventail d’offres très large tout au long de la chaîne de fabrication. Outre les points forts que sont le matériel et les matériaux, les entreprises françaises spécialisées s’illustreront dans les logiciels, l’ingénierie, les solutions de post-traitement ainsi que les services. Elles profitent d’un terreau industriel favorable, avec l’industrie aéronautique, qui poursuit son expansion dans le domaine de la FA et reste un moteur important, mais aussi l’automobile ou le médical. Parmi les fabricants français d’équipements de FA les plus connus, on trouve ainsi 3DCeram-Sinto, l’un des leaders mondiaux de l’impression 3D des pièces en céramique. De jeunes entreprises sont également déjà bien implantées dans le monde de la fabrication additive, comme Pollen AM avec ses imprimantes à granulés, Lynxter, un spécialiste de l’impression de silicone ou Cogit Composites avec ses imprimantes 3D pour pièces polymères hautes performances. L’éditeur de logiciels Adaxis montrera au salon allemand comment transformer des robots en imprimantes 3D performantes. À noter également la présence toujours plus importante de la région Nouvelle Aquitaine : le stand collectif, déjà très impressionnant les années précédentes, sera considérablement agrandi pour atteindre plus de 300 m².
Solutions extrêmement innovantes
Pas moins de douze entreprises françaises viendront avec leurs nouveaux matériaux et ce secteur est particulièrement bien représenté avec un total de 12 entreprises. Des noms comme Ampere Alloys, Arkema, Aubert & Duval, Constellium, Elkem, Gränges ou Synthene. Les secteurs tertiaire et manufacturier jouent également un rôle important pour les exposants français. Les entreprises Spengler et 3Deus Dynamics ont, par exemple, développé des solutions spécialisées, entre autres pour les composants de grande dimension. La France est par ailleurs traditionnellement forte dans le domaine du post-traitement, une étape essentielle dans la réussite de cette fabrication. Aux côtés d’entreprises bien implantées, comme Binc Industries, la société Techniques Chimiques Nouvelles présentera des solutions de coloration pour les pièces imprimées en 3D. La start-up AML Innovation a aussi développé un traitement des surfaces spécialisé pour l’aérospatiale.
A ne pas manquer enfin, les solutions extrêmement innovantes de 4D Pioneers qui préfigurent l’avenir de la fabrication additive. En effet, cette start-up née en 2020 dans le Nord s’est attaqué résolument à tous les défis que connaissent les procédés de FA. « Nos solutions améliorent le temps de production, fabriquent des pièces précises et répétables avec d’excellentes finitions », explique Ingrid Florentin, présidente de 4D Pioneers. « Véritables micro-usines automatisées qui allient fabrication additive et soustractive, nos machines 3 axes (4Prime) et 5 axes (4Shift) effectuent alternativement des opérations d’impression 3D et de post-traitement sur toutes les surfaces. » Deux têtes d’extrusion (filament et granulés) avec la possibilité d’extruder jusqu’à 500°C assurent l’impression de très nombreux matériaux biosourcés, recyclés et hautes performances (polymères, composites, métalliques et céramiques). L’utilisateur peut configurer sa solution à la carte grâce à quatre racks porte-outils et faire évoluer les installations au gré de ses besoins. « Il aura ainsi la possibilité d’intégrer nos futures innovations comme les têtes laser ou silicone, les solutions métrologiques voire d’autres procédés comme la déposition de métal directe. » Un développement à suivre…