IDécarbone va référencer les solutions de décarbonation
Cette nouvelle structure, créée sous l’impulsion du gouvernement, vise à bâtir une filière décarbonation rassemblant fournisseurs et intégrateurs pour répondre aux besoins des entreprises.
Alors que les hausses des coûts de l’énergie inquiètent les industriels, qui se préparent à des coupures de courant cet hiver, un groupe de travail « Industrie » s’est réuni le 7 septembre dernier à Paris, sous l’égide du Conseil national de l’industrie (CNI). Autour de la table : représentants de l’industrie, organisations syndicales, comités stratégiques de filières, fournisseurs d’énergie et porteurs d’innovation industrielle. Tous réunis auprès d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, et du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure.
« Chasse au gaspillage énergétique »
L’échange a donc eu pour principal sujet le plan de « sobriété énergétique » de l’Etat. Objectif : réduire de 10 % la consommation d’énergie, « première marche avant une réduction de 40 % d’ici 2050 ». La « chasse au gaspillage énergétique » est donc ouverte. Et les deux ministres d’avertir : « Dans le contexte de crise que nous traversons, la réussite du plan de sobriété permettra d’éviter les mesures contraignantes. »
L’idée étant que, dès les premières vagues de froid, le chauffage dans les entreprises reste fixé à 19°C. Première démarche du plan « sobriété énergétique ». D’autres bonnes pratiques devront porter également sur des outils de mesure, de suivi et de pilotage des consommations énergétiques. Elles concernent « la gestion de l’éclairage, dont l’optimisation peut entraîner jusqu’à 70 % de dépenses en moins ; les transports, pour favoriser la mobilité durable ».
Organisation du travail
Quant aux mesures de sobriété énergétique propres au secteur industriel, elles devront porter sur « les processus industriels mais aussi les chaînes logistiques ou encore l’organisation du travail au sein des entreprises », dit-on au ministère de la Transition énergétique.
D’ailleurs, Agnès Pannier-Runacher n’y est pas allée par quatre chemins, au sein du groupe de travail : « Comme l’Etat, les entreprises, y compris industrielles, prendront toute leur part dans la réduction de notre consommation d’énergie. » Mais de rappeler que « la sobriété », ce n’était pas de « demander aux entreprises de baisser leur production ou leur activité. Il s’agit d’efforts collectifs, proportionnés et raisonnables. La réussite de ce plan nécessitera la mobilisation de tous ».
Décarboner son atelier
Concernant les processus industriels, les chefs d’entreprise pourront s’appuyer sur l’initiative IDécarbone, qui réunit les « porteurs de solutions capables d’organiser la sobriété des industriels ». L’idée étant de structurer une filière décarbonation, en rassemblant fournisseurs, intégrateurs et conseillers, de référencer des solutions de décarbonation et de mettre en relation les professionnels et les entreprises souhaitant décarboner leurs sites industriels. Une première rencontre nationale entre les porteurs de solution et les industries est prévue lundi 10 octobre, à Bercy.
De son côté, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a dit qu’elle sensibiliserait les 42 000 entreprises qu’elles représentent sur ces « bonnes pratiques ».