Ingénieurs et techniciens : entre augmentations de salaire et nouvelles attentes
Toutes les fonctions industrielles en situation de pénurie de candidats
Face à l’augmentation des besoins, toutes les fonctions industrielles, quels que soient les secteurs d’activité et les régions, sont considérées comme des postes dits en situation de pénurie de candidats qualifiés. Cette année, la moitié des entreprises ayant publié des offres d’emploi a constaté une baisse du volume de candidatures en comparaison avec la période précédant la pandémie. Parmi celles confrontées aux difficultés de recrutement, 72% jugeaient les candidatures inadéquates2. Dans ce contexte inédit, les entreprises doivent mieux définir le profil des candidats recherchés en fonction des profils accessibles sur le marché aujourd’hui. Elles revoient leur processus de recrutement pour permettre à des candidats, venant d’horizons plus variés avec des qualités attendues (soft skills) et une motivation prometteuse, d’intégrer un programme de formation et de qualification en interne. Les employeurs doivent également se focaliser sur la QVT, l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle, pas encore habituel pour tous les industriels.
Des candidats dans un marché très favorable avec de nouvelles aspirations
Le dynamisme du marché est largement à l’avantage des candidats qui, conscients de leur valeur et de leur rareté, jouent pleinement la concurrence et font parfois l’objet d’une surenchère entre leur employeur et l’entreprise considérée, ou entre les différentes entreprises au sein desquelles des process de recrutement sont engagés. Nous constatons cette pratique chez 1 candidat sur 3.
Ainsi, il est désormais fréquent de voir des dirigeants d’entreprises prêts à offrir des salaires supérieurs aux niveaux habituels. Cette inflation salariale est la conséquence de la volonté des entreprises de retenir leurs talents.
Autre évolution dans les prochains mois, les besoins en compétences liées à l’efficacité énergétique et à la transition écologique (développement de l’hydrogène, transports connectés, mobilité urbaine, etc.) vont significativement progresser. Ces nouvelles fonctions, mises en exergue avec la crise énergétique que nous traversons actuellement, viennent pleinement rejoindre les aspirations des jeunes diplômés, plus attentifs à ces enjeux. Ainsi, pour attirer ces nouveaux talents, beaucoup d’entreprises du secteur investissent fortement sur leur marque employeur en valorisant, notamment, leurs engagements environnementaux et sociétaux. Ces enjeux font d’ailleurs quasi systématiquement l’objet d’une question de la part des candidats, désireux de rejoindre une société respectueuse.
En début de carrière, un responsable efficacité énergétique (Energy manager) se verra proposer une rémunération entre 40 et 45 000 euros, et entre 55 et 80 000 euros dès cinq ans d’expérience, des montants en hausse depuis l’année dernière (entre 6 et 14%).
Top 3 des plus fortes augmentations en 2023
- Technicien de maintenance : + 6 à 8%
- En début de carrière, un technicien de maintenance pourra prétendre à un salaire entre 27 000 et 32 000 €. Entre 5 et 10 ans d’expérience, les rémunérations seront comprises entre 38 000 et 42 000 €.
- Responsable maintenance : +10% pour les profils ayant jusqu’à 2 ans d’expérience dans la profession, soit un salaire compris entre 50 000 et 55 000€.
- Chef de projet : +5%
- En début de carrière, le salaire sera compris entre 35 000 € et 42 000 €
- Ingénieur production : + 6%
- Sur cette fonction, les salaires débuteront entre 32 000 et 37 000 € et évolueront entre 37 000 et 48 000 € entre 2 et 5 ans d’expérience.