Décolletage : empêcher la fuite des talents en Suisse

Elu pour un deuxième mandat à la tête du SNDEC, Alain Appertet veut s’attaquer à un phénomène récurrent dans la vallée de l’Arve, l’attractivité de la Suisse voisine. Il souhaite également ouvrir le syndicat aux usineurs et d’élargir son champ d’actions aux autres bassins industriels.

C’est le 29 juin, à l’ID Center de Cluses (Haute-Savoie) qu’Alain Appertet a été réélu président du Syndicat national du décolletage (SNDEC). En entamant son deuxième mandat, le PDG de Sunap Décolletage a dressé aussitôt sa feuille de route, « en toute cohérence avec l’évolution de la profession », avec « la concrétisation du développement de la représentativité du SNDEC pour les deux codes 2562, en incluant les usineurs 2562B, et ce à l’échelle nationale ». Car le porte-parole des décolleteurs a exprimé son souhait d’ouvrir le syndicat aux usineurs et d’élargir son champ d’actions aux autres bassins industriels. Et de préciser que dans les mois à venir, « nous nous donnerons les moyens, en cohérence avec la feuille de route du Cetim, notre partenaire technique avec qui j’entends développer nos partenariats de terrain, d’aller à la rencontre des usineurs ». Pour cela, Alain Appertet a dit souhaiter aller « resserrer les rangs de ces professions [usineurs et décolleteurs] aux intérêts communs et contribuer ainsi à déployer les services du SNDEC sur l’ensemble du territoire national ».

Fidéliser les salariés

Le président du Syndicat national du décolletage, qui siège au conseil d’administration de la Fédération des industries mécaniques, a également pointé le voisin suisse. Et c’est « dans le contexte de conquête de main-d’œuvre genevoise agressive », selon un communiqué du SNDEC, qu’Alain Appertet se tourne vers les parlementaires pour évoquer « la problématique cruciale » de recrutement de « compétences essentielles » pour la transformation durable et compétitive des entreprises industrielles. « Il faut tout faire pour faciliter la fidélisation et renforcer l’attractivité de l’embauche en vallée de l’Arve », alerte-t-il, avant d’énumérer quelques pistes : faciliter la mobilité géographique, l’accès au logement et l’implantation des familles, permettre aux employeurs de relever le net salarié en allégeant les charges.

« Performance environnementale des entreprises »

Le regard tourné vers les jeunes générations, le président du SNDEC, qui « a la réputation d’être un homme de conviction et de réseau », selon Les Echos, qui consacrait un portrait au lendemain de son élection, en novembre 2020, a rappelé l’ouverture, début 2023, d’Open Smile, dans les murs d’ID Center, espace ludique destiné à promouvoir les formations et les métiers de l’industrie. Espace qui déménagera temporairement au parc des expositions de La Roche-sur-Foron, à l’occasion du salon Simodec, du 4 au 8 mars 2024.

Lors de l’assemblée générale, il a été rappelé « la performance environnementale des entreprises, primordiale en matière de durabilité du tissu productif et d’attractivité territoriale ». Et c’est dans cettee volonté d’intensifier ses efforts, que le SNDEC a finalisé l’étude sur les rejets atmosphériques, « qui va nous permettre de conduire un plan d’actions correctives et de communiquer positivement sur les améliorations de la qualité de l’air dans la vallée », justifie-t-il. Tout comme il continuera de lutter contre la pollution par les micropolluants de l’eau, notamment en orientant les industriels sur leurs équipements « à moindre impact environnemental ».