ADF agrandit son site et crée une école de soudage
Le spécialiste français de la chaudronnerie pour le nucléaire augmente ses capacités de production de Fos-sur-Mer et lance une école de formation au métier de soudeur.
A Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, le groupe ADF (ex-Ateliers de Fos) vient d’agrandir son unité de chaudronnerie à haute valeur ajoutée dédiée à la fabrication d’appareils chaudronnés destinés notamment au secteur nucléaire. S’étendant sur 800 m², cette extension s’accompagne d’une augmentation des effectifs d’une dizaine de personnes dont des chaudronniers, soudeurs, techniciens et ingénieurs soudage. Une école de soudage a également été mise en place au sein du groupe.
Ainsi, le groupe industriel qui compte 3 400 salariés dans le monde et spécialisé dans les solutions intégrées pour concevoir, réaliser et maintenir des moyens de production et d’essais, va augmenter ses capacités de production, de son site de La Feuillane, de 30 %, améliorant également ses conditions de stockage.
Montée en puissance du projet EPR Hinkley Point
« Cette augmentation a été rendue nécessaire par la montée en puissance du projet EPR Hinkley Point et à la visibilité sur l’EPR de Sizewell », affirme le groupe ADF, qui travaille notamment sur des réservoirs sous pression destinés aux centrales nucléaires, lesquels bénéficieront de moyens de soudage automatisés.
Dans la continuité de la réalisation de 80 réservoirs pour l’îlot nucléaire de l’EPR de Flamanville, la société française d’ingénierie fondée en 1962 a annoncé qu’elle allait poursuivre son partenariat avec EDF, en réalisant les études, l’approvisionnement et la fabrication de 172 réservoirs et déminéraliseurs pour les deux tranches de l’EPR d’Hinkley Point, en Grande-Bretagne. « La conjoncture politique et l’urgence écologique rendent le nucléaire plus nécessaire que jamais », affirme Marc Eliaya. Et le président de Groupe ADF s’est dit heureux d’accentuer la « production au service de ce secteur en pleine reconfiguration ».
Formation initiale
Mais pour « s’assurer que les meilleurs ouvriers apporteront toute l’expertise à ses clients dans le nucléaire », le groupe a décidé de créer une école de soudage, à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône. En lien avec la formation Trajectoire gagnante vers les métiers de l’industrie (TGMI), l’Institut de soudure, et en partenariat avec Pôle emploi, cette école s’adresse à « toute personne désireuse de se former aux métiers du soudage », précise le groupe, ajoutant que « pour rentrer dans le cursus, la connaissance préalable des métiers de l’industrie n’est pas obligatoire ».
La volonté d’ADF est de créer un parcours de formation initiale au métier de soudeur et de soudeuse, tout en assurant la montée en compétences de ses équipes avec la formation de techniques de soudage spécifiques. En effet, pour le groupe de Vitrolles l’objectif est de recruter les stagiaires dès la fin de leur stage. Une première session de formation, qui s’était déroulée de février à juillet, a permis à quatre personnes sur six, soit 70 % des élèves, d’être embauchées en CDI.
« Face au manque de soudeurs, nous avons choisi de créer une école interne qui nous permet d’élargir notre champ de recherche de candidats dont la formation aux techniques de soudage n’est plus un prérequis, justifie Patrice Amanatiou, responsable du One Training Institute, du groupe ADF. En revanche, nous gardons des critères stricts comportementaux et de savoir-être ainsi qu’une évaluation de motivation pour le secteur et pour l’apprentissage. »