L’impression 3D, une réponse au « droit à la réparation »
Une mesure européenne vise à garantir que les consommateurs puissent réparer leurs produits électroménagers plutôt que de devoir les remplacer. Ce « droit à la réparation » implique la fourniture de pièces détachées. C’est là que la fabrication additive peut s’avérer particulièrement utile et compétitive.
Le « droit à la réparation » vise à garantir que les consommateurs puissent réparer leurs produits électroniques et électroménagers plutôt que de devoir les remplacer. En février dernier, le Parlement et le Conseil européens ont conclu un accord politique sur un « droit à la réparation » renforcé afin qu’il puisse s’appliquer sur les appareils électroniques et électroménagers. Cette initiative vise à prolonger leur durée de vie, mais aussi réduire les déchets électroniques, et encourager une économie circulaire, et durable. « Une nouvelle ère où convergent réparabilité, durabilité et reprise de pouvoir des consommateurs », commente Nick Dinges, directeur technique de Replique, une plateforme d’impression 3D industrielle qui permet aux équipementiers de fournir à leurs clients des pièces à la demande. Mais prévient-il, « l’un des principaux défis à relever consiste toutefois à garantir le caractère abordable des pièces détachées ». Il nous en dit plus dans cet entretien.
Le « droit à la réparation » permet d’une certaine manière de redonner du pouvoir aux consommateurs…
Le mouvement en faveur du droit à la réparation a été engendré par la frustration suscitée par la difficulté croissante de réparer les appareils modernes. À une époque dominée par les designs élégants et les systèmes intégrés, de nombreux fabricants ont fait en sorte qu’il soit difficile, voire impossible, pour les utilisateurs d’effectuer ne serait-ce que des réparations simples. En conséquence, les consommateurs doivent soit faire appel à des centres de service agréés pour des réparations coûteuses, soit, le plus souvent, remplacer complètement le produit. Cela représente non seulement une charge financière importante pour les consommateurs, mais contribue également à la production d’une quantité considérable de déchets inutiles.
Quelles sont les conséquences directes de ce « droit à la réparation » ?
La réglementation sur le droit à la réparation de l’Union européenne oblige les fabricants à fournir un accès aux pièces détachées de leurs produits pendant une durée déterminée. Grâce à la disponibilité de ces pièces, les consommateurs peuvent prolonger la durée de vie de leurs appareils et faire ainsi des économies tout en minimisant leur empreinte carbone.
Et pour les constructeurs d’appareils électroménagers, par exemple ?
Les entreprises doivent maintenant faire face à la complexité du maintien de leurs stocks de pièces détachées pendant des périodes prolongées, en conciliant les exigences de conformité avec les réalités des opérations commerciales. La gestion des coûts des stocks, de la logistique et de l’obsolescence devient une préoccupation urgente, nécessitant des solutions innovantes pour assurer la conformité réglementaire sans compromettre l’efficacité ou la rentabilité.
L’impression 3D ou la fabrication additive pourrait être une solution à ce défi, comme le reconnaît l’UE dans son mandat du 2 février 2024 ?
Ce mandat interdit aux fabricants d’entraver les réparations et permet aux réparateurs indépendants d’utiliser des pièces de rechange de seconde main ou imprimées en 3D. Cette évolution représente à la fois une opportunité et un défi pour les équipementiers. D’une part, ceux-ci craignent de perdre des revenus ou de rater certaines occasions, car les fournisseurs indépendants pourraient vendre des pièces détachées imprimées en 3D pour leurs produits. Néanmoins, cette situation peut aussi représenter une chance unique de revoir leurs stratégies d’après-vente et d’adopter des approches novatrices. En exploitant les technologies d’impression 3D elles-mêmes, les entreprises peuvent produire des pièces détachées à la demande, éliminant la nécessité d’un stockage important et réduit les délais de livraison.
Votre plateforme d’impression 3D industrielle permet aux entreprises de fournir à leurs clients des pièces à la demande. Quels intérêts auraient-ils de sous-traiter cette activité ?
Les entreprises peuvent tirer parti des possibilités offertes par les pièces détachées imprimées en 3D sans prendre de risques. L’approche de Replique repose sur le concept d’inventaire numérique, qui élimine la nécessité pour les entreprises de maintenir des inventaires physiques coûteux de pièces détachées. A la place, les entreprises peuvent s’appuyer sur notre plateforme numérique pour stocker les conceptions de pièces en toute sécurité et les produire à la demande par l’intermédiaire d’un réseau de bureaux de services d’impression 3D de confiance. Grâce à plus de 85 partenaires de production dans le monde, notre plateforme permet d’accéder à une multitude de technologies et de matériaux d’impression 3D. Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances préalables en matière d’impression 3D et cette solution flexible et rentable convient à tous les équipementiers recherchant à s’adapter à l’évolution des droits de réparation des consommateurs.
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